Winter's Bone, de Debra Granik

wintersbone Winter's Bone, de Debra Granik

Si l’on était à peu près tous passé à côté du précédent film de Debra Granik ("Down to the Bone"), en revanche on n’est pas prêt d’oublier sa seconde réalisation, le terriblement accrocheur "Winter’s bone", Grand Prix du Jury et Prix du Meilleur Scénario à Sundance en 2010.
Situé dans l’état du Missouri, "Winter’s Bone" raconte le parcours de Dee, une jeune fille de 17 ans, contrainte de retrouver son père disparu sous peine de voir sa famille expulsée de chez elle et dépossédée de tous ses biens afin de payer la caution de ce père devenu invisible depuis plusieurs jours.
Désormais seule avec sa mère malade, son petit frère et sa petite sœur dont elle s’occupe, Ree se rend de maison en maison mais s’oppose très vite au mutisme et aux menaces des familles qui semblent en savoir long sur cette disparition.
Dans une ambiance assez glauque, entre sombres forêts et maisons de tôle décharnées, la réalisatrice nous plonge au cœur d’une Amérique de paumés, de reclus, de brutes épaisses vivant dans une campagne reculée, pleine de mystère et de violence, où semble avoir eu lieu un drame dont personne ne veut parler.
Film choc, terriblement captivant, qui laisse peu de place à la respiration et à l’optimisme, "Winter’s bone" fait ressentir en permanence un sentiment de malaise et d’insécurité au spectateur de par les décors tristes et hostiles qui s'offrent à lui mais aussi de apr les personnages plus bestiaux les uns que les autres, mis en scène dans cette sale histoire.
Parsemé de quelques scènes aussi étranges que réussies (la foire au bestiaux, l’anniversaire…), filmé avec précision, ce western moderne rejoint cette série de films sociaux que l’on aime pour leur force et pour la justesse qu'il s’en dégage, mais aussi et surtout pour leur aspect anthropologique, pour les choses qu’ils nous apprennent sur la manière de vivre de ces paumés, à la fois si loin et si proches de nous.

[8/10]

Winter’s Bone
Drame américain de Debra Granik
Avec Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan...
Durée : 1h40
Sortie au cinéma : 2 Mars 2011

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