Vu au cinéma en 2014, épisode 4 - spécial hiver
Juste avant les bilans de fin d’année, retour en mode express sur quelques films vus au cours de ces trois derniers mois au cinéma. Au programme : des litres de vodka, un homme invisible, des caméras HD, de la magie, de l’amour, des traitres, des faux-semblants et bien sûr du sexe et de la violence !
Night Call - Dan Gilroy
Le premier film de cette revue raconte l’histoire d’un type bizarre, sans état d’âme, qui se lance dans le tournage de vidéos en mode gonzo afin de filmer des scènes d’accident ou de meurtre pour le compte d’une télé locale de Los Angeles. Avec ce film très maitrisé, Dan Gilroy fait perdre 10 kilos à Jake Gyllenhaal et nous plonge dans les pas d’un charognard pour dénoncer les travers d'une société américaine avide de voyeurisme. C’est très prenant, très efficace, avec à la clé sans doute le rôle le plus dense de Jake Gyllenhaal depuis Brokeback Mountain. [8.5]
Magic in the Moonlight - Woody Allen
Le Woody Allen de l’année est comme souvent en mode mineur mais ce qui ne nous empêche pas de prendre un certain plaisir devant ce film qui ressemble beaucoup à une pièce de théâtre filmée. A final c’’est plutôt intelligent, drôle, léger, divertissant, avec en guise de décor l’arrière-pays niçois joliment filmé sous le soleil. On n’en attendait pas grand chose, du coup on n’est pas déçu. [7.0]
'71 - Yann Demange
"Film de guerre irlandais" : ça va bientôt devenir un genre à part entière tant ce type de cinéma comporte toujours à peu près les mêmes caractéristiques. Ici on suit caméra embarqué quasiment en en temps réel dans une course contre la mort entre des protestants et des catholiques. C’est tendu, c’est haletant, mais on finit par s’y perdre un peu entre ces faux espions et ces vrais soldats se traquant mutuellement dans cette nuit d’insurrection à Belfast en 1971. [6.5]
Un illustre inconnu - Matthieu Delaporte
On retrouve Mathieu Kassovitz dans le rôle d’un agent immobilier qui a comme passe-temps de prendre l’identité des autres. Si le film n’est pas complètement abouti, il constitue malgré tout une vraie curiosité, avec un scénario audacieux mais assez déroutant qui posent beaucoup de questions sans jamais donner de réponses. Le film est parsemé des moments étranges et parfois mêmes assez poétiques. [7.0]
Leviathan - Andrey Zviaguintsev
Incontestablement le meilleur film de cette revue. Léviathan, film noir et désespéré, nous plonge dans une Russie provinciale contemporaine gangrénée par la corruption. La mise en scène est fluide, la photo splendide, offrant des séquences magnifiques comme cette scène finale terrifiante où l’on assiste à la destruction quasi en temps réel de la maison du personnage principal. Le film a reçu le prix du scénario à Cannes mais aurait pu tout aussi bien recevoir le prix de la mise en scène. [8.5]
Une nouvelle amie - François Ozon
Ozon désarçonne encore une fois avec ce filmé étrange qui finalement s’avère moins réussi et surtout moins émouvant et subversif qu’on aurait pu l’espérer. Malgré un scénario audacieux et une envie franche de brouiller les pistes, Ozon ne profite pas vraiment de la bizarrerie de son personnage de ce mélange des genres pour transcender son film. Heureusement, le jeu impeccable de ses deux acteurs principaux sauve quelque peu la mise. [5.0]
Un homme très recherché - Anton Corbijn
Voilà un joli film d’espionnage pour le dernier rôle au cinéma de Philip Seymour Hoffman. Moins tordu et déroutant que ne peuvent l’être habituellement les adaptations de Le Carré au cinéma, Un homme très recherché s’avère être un thriller réaliste très efficace au scenario suffisamment complexe et malin pour que l’on ne s’ennuie pas un seul instant. Une bonne surprise. [8.0]