Vu au cinéma en 2013 - épisode 2
Second volet pour cette année 2013 de la revue en accéléré concernant les films qui n’ont pas fait l’objet d’une critique long format sur Hop Blog.
Les films présentés sont sortis au cinéma en mars, avril et mai 2013.
Hannah Arendt - de Margarethe Von Trotta
Si la forme est loin d’être la force de ce film, en revanche son sujet lui est tout à fait passionnant. Il s’agit pour la réalisatrice allemande de revenir sur une partie déterminante de la carrière de la philosophe d'origine allemande Hannah Arendt et de cette période où elle assista au procès du nazi Adolf Eichmann, puis décrivit dans des articles cet homme, non pas un monstre, mais comme un homme médiocre et banal au service du mal et d’un système visant à l’extermination d’êtres humains. Passionnant, le film l’est surtout quand il montre la lutte que mène cette femme face à ses amis juifs, ses collègues qui refusent sa vison de choses. [7/10]
Survivre - de Baltasar Kormákur
"Survivre" c’est l’historie vraie de ce marin islandais grassouillet nommé Gulli parti à la pêche avec ses collègues puis porté disparu avant de réapparaitre miraculeusement sur une petite île en mer après avoir nagé durant des heures dans une eau glacée. Avec de petits moyens, le réalisateur construit un scénario en deux parties : le naufrage puis ses conséquences. La mise en scène, est souvent un peu à l’arrache pour un film en fin de compte sympathique, intéressant par moment, notamment dans la manière dont est traité Gulli par les scientifiques qui tentent, à travers des expériences pour le moins étranges, de comprendre et d'expliquer les mécanismes mentaux et physiologiques qui ont lui ont permis de survivre. [5/10]
Le Cœur a ses raisons - de Ygal Bursztyn et Rama Burshtein
Sensé nous bouleverser, ce film raconte, de l’intérieur, la question du mariage chez les juifs orthodoxes vu à travers le regard d'une jeune femme (étrange prix d interprétation Venise.). Si le film promet beaucoup au départ, il déçoit bien vite. Car de ce huis-clos amoureux et familial, il ne ressort finalement pas grand chose de bien passionnant, ni même de touchant. Si la réalisation et la photo sont de qualité, en revanche, le scénario pêche par un manque d’engagement et se montre bien trop chichiteux, pour convaincre. Du coup, le film finit par lasser et nous laisser sur notre faim. [4/10]
The Sessions - de Ben Lewin
Voilà un film à Oscar qui pour une fois n’en a pas les défauts. "The Sessions" c’est d’abord la belle performance d’Helene Hunt qui se met à nu mais avec beaucoup de pudeur dans un film très malin qui comme "Intouchable" ou "Hasta la vista" réussit le pari de parler de handicap avec beaucoup d’intelligence et d’originalité en mêlant notamment sexe et religion dans scènes assez drôles. Sans aucun sentimentalisme, ni voyeurisme, le film vaut avant tout pour ce ebau duo d'acteurs, pour la relation patient/thérapeute entre les deux personnages principaux qui passent à l’acte et apprennent à se connaître ensuite. Etonnant mais charmant. [7.5/10]
11.6 - de Philippe Godeau
Tiré d’un fait divers, "11.6" raconte le parcours peu commun de Toni Musulin, le convoyeur de fonds qui, après s’être tiré avec son fourgon blindé contenant 11.6 millions et avoir disparu dans la nature durant plusieurs semaines, décide finalement de se rendre à la police. Sans gras, sans effet, Philippe Godeau réussit un petit polar social très captivant. Malgré le fait que l’on connaisse une bonne partie de l’histoire, le réalisateur réussit à nous tenir en haleine avec des personnages très attachants, un scénario plutôt bien ficelé, et un François Cluzet parfait dans ce rôle d’employé borderline, prêt à exploser à tout moment face à des conditions de travail très difficiles. Il incarne parfaitement cet homme à la fois sombre, complexe, solitaire, manipulateur mais déterminé. Une bonne surprise. [7/10]
Les Gamins - de Anthony Marciano
Ne jamais négliger un film avec du Alain Chabat dedans. On se souvient de la bonne surprise qu’avait constitué en 2006 "Prête-moi ta main" de Eric Lartigau. C’est un peu le même type de bonne surprise que l’on retrouve avec "Les gamins". On découvre là une comédie potache et débridée emmenée par un duo Max Boublil / Alain Chabat qui ne se refuse rien, même les vannes les plus pourries et les gags les plus régressifs. Avec une écriture finalement assez fine dans les dialogues, des seconds rôles assez poilants, un regard plutôt caustique sur le monde du spectacle mais avec un scénario assez convenu, "Les Gamins" se regarde avec beaucoup de plaisir. Et en plus on rit ! [7/10]