Tricky - False Idols
A tout jamais lié de l’époque (bénie?) du trip hop grâce à son album "Maxinquaye" (1995) qui constitue à ce jour, avec le premier Portishead et le "Protection" de Massive Attack, l’une des trois références incontournables du genre, Tricky a connu par la suite des hauts et des bas, se remettant sans cesse en question, mais versant trop souvent dans une sorte de jusqu’au-boutisme, de noirceur et de radicalité qui l’ont conduit à quelques échecs, en tout cas à des albums torturés et souvent incompris ou rejetés par le public.
Malgré tout et avec le temps, la musique de Tricky s’est quelque peu arrondie (mais pas son caractère) et le bristolien semble désormais revenu à un travail de composition moins compliqué, retrouvant l’inspiration et les recettes qui avaient fait le succès "Maxinquaye" : Des bons gros samples dont un énomre piqué chez Chet Baker pour un single "façon Tricky" assez incontournable ("Valentine"), un sens du groove et des ambiances brumeuses, pour ne pas dire poisseuses, retrouvé, des basses lourdes comme un soir d’orage, et cette voix caverneuse assez terrifiante qui vient si bien contraster avec celles de des invités : David Silberman, le chanteur de The Antlers, Fifi Rong, Nneka mais surtout celle de Francesca Delmonte qui accompagne désormais Tricky et qui nous rappelle assez le duo qu’il forma pendant longtemps avec Martina Topley-Bird
Album sinueux mais très confortable, "False Idols" marque enfin le retour de Ticky au premier plan, montrant un artiste enfin libéré, l’esprit serein, capable de composer des titres absolument envoutants en faisant revivre le son et l’esprit du trip hop bristolien. Un vrai bonheur !
[8/10]
Tricky : False Idols
False Idols/La Baleine
Sortie : mai 2013
à écouter sur deezer et spotify