Room, film de Lenny Abrahamson - Critique
Le douloureux retour à la liberté d’une mère et de son enfant retenus en captivité durant des années. Un film souvent juste et sans excès.
Adapté d’un roman, lui-même inspiré par plusieurs faits divers sordides racontant des séquestrations de femmes et d’enfants, Room met en scène Joy (Brie Larson, fraichement oscarisée) et son fils de 5 ans né en captivité. Tous deux sont retenus prisonniers dans une pièce exigüe et sans fenêtre par le vieux Nick, jusqu’au jour où la mère décide de programmer l’évasion de son fils selon un plan bien étudié.
Ce que l’on aurait pu penser au départ être un thriller est en fait plutôt un drame intimiste sur le rapport à l‘enfermement et sur la question du retour à la liberté, et comment cette nouvelle vie peut être perçue, d’une certaine manière, comme une nouvelle forme d'enfermement.
Si le grand mérite de la réalisatrice Lenny Abrahamson est de ne pas trop appuyer là ou ça fait mal, ne se montrant jamais démonstrative dans l’horreur, elle parvient également à rendre palpable la situation dans laquelle se trouvent Joy et son enfant, en montrant à travers plein de petits détails comment le petit garçon s’est approprié un univers bien virtuel et comment il imagine le monde extérieur. Avec une mise en scène et un point de vue à hauteur d’enfant, cette première partie s’avère plutôt séduisante et touchante.
Dans la seconde partie, qui correspond au retour à la liberté, on voit l’enfant s’éveiller au monde, découvrir les choses de la terre, comme un aveugle ayant recouvré la vue, et parallèlement on voit sa mère sombrer dans dépression à cause du choc que constitue ce retour à la vie en société, elle qui a vécue trop longtemps avec juste son fils et son bourreau comme seuls interlocuteurs.
Si le film se révèle assez juste dans la manière d’évoquer le traumatisme et ses conséquences, il lui manque peut-être un peu de souffle dans la mise en scène, un vrai regard de cinéaste qui aurait pu faire de de Room un grand film.
[7/10]
Room
Film Canadien, Irlandais de Lenny Abrahamson
Avec Brie Larson, Jacob Tremblay, Joan Allen...
Genres : Drame, Thriller
Durée : 1h 58min
Date de sortie 9 mars 2016
Oui , la réalisatrice évite un énième thriller/gore à la Villeneuve ou à la Egoyan , elle trouve son chemin difficile pour rapporter cette histoire glauque à la base et en tirer des pistes de rélexions qu'elle suggère sans rien imposer aux spectateurs . J'ai beaucoup aimé également dans la seconde partie les positionnements décrits par petites touches en en finesse des trois adultes entourants : la mère , le père et le beau-père , ce dernier démontrant que parfois la distance rend intelligent.... pour moi sans être un chef d'oeuvre , c'est le meilleur film américain de ce début d'année , en comparaison des Spotlight , The Revenant et autres oscarisés