Le récap' des films vus au cinéma - printemps 2017
Petit retour en "chronique express" sur quelques films plus ou moins intéressants vus au cours de ces deux derniers mois.
Par ordre de préférence :
Après la tempête - Hirokazu Kore-eda
L’auteur de "Tel père, tel fils" (son plus beau film à ce jour), nous parle encore de ce qu’il connait le mieux, la famille et ses relations plus ou moins compliquées, avec ici , au centre de l’histoire, un père divorcé, écrivain besogneux reconverti en détective privé qui tente de reconquérir son ex-femme (superbe !). Si l’on aime le style de Kore-Eda, sa bienveillance, ses personnages gentils, la douceur qui se dégage de ses films, alors on appréciera encore une fois ce récit plein de tendresse et de chaleur humaine. Du pur Kore-Eda.
I Am Not Your Negro - Raoul Peck
Intéressant documentaire du réalisateur Raoul Peck (auteur notamment des très bons "Lumumba", "Quelques jours en avril") qui met en lumière James Baldwin, homme de lettres, mais aussi penseur de la question raciale aux Etats-Unis au même titre que Martin Luther King ou Malcolm X. Le film propose une réflexion sur le racisme à travers cet homme et sa pensée, en utilisant de nombreux extraits de films et images d’archives de la télé, montrant toute la puissance de la parole et de la philosophie de James Baldwin. Un bel hommage.
L'amant double - François Ozon
La manipulation, les jeux de dupes et de miroirs, les faux-semblants… on connait tout ça par coeur depuis qu’on a vu et aimé les films de Dario Argento, David Lynch, Polanski, De Palma, Hitchcock, ou Cronenberg… malgré ce côté un peu réchauffé et les références qui pèsent sur le film du début à la fin, Ozon ne s’en sort pas si mal, grâce notamment à sa mise en scène soignée (comme d’habitude) et à son duo d’acteurs. Un exercice style sympathique et plutôt ludique avec pas mal de clins d’œil… même si Ozon a la main un peu lourde par moment.
La colère d'un homme patient - Raúl Arévalo
Sec comme un polar français des années 70 style Jacques Deray, efficace comme une bonne vieille série Noire, ce premier film de l’espagnol Raúl Arévalo (qui a tout raflé aux Césars espagnols cette année) est une bonne surprise sans être une révélation. Car malgré sa jolie mise en scène, à l’économie, et la tension qui règne du début à la fin, il manque sans doute une once d’originalité dans le scénario pour convaincre totalement.
Cessez-le-feu - Emmanuel Courcol
Romain Duris et Grégory Gadebois dans le rôle de deux frères revenus de la guerre 14-18 traumatisés. L’un est parti en Afrique pour oublier l’autre est devenu sourd et muet. Entre les deux Céline Sallette va tenter de les faire revenir à la vie. A la réalisation, Emmanuel Courcol signe un premier film intéressant, mais assez sage, assez convenu, auquel il manque l’émotion propre à ce type de récit, malgré un scénario prometteur et un trio d’acteur formidable.
Gold - Stephen Gaghan
Difficile de croire que c’est le réalisateur de Syriana et l’auteur du script de Traffic qui est derrière ce film mettant en scène un chercheur d’or des temps modernes, assez antipathique, incarné par un Matthew McConaughey à fond dans son personnage et qui en fait des caisses du début à la fin. Malgré un scénario assez dense, le film ne décolle jamais, ne dégageant ni tension, ni émotion. Et en plus le soundtrack est vraiment pas terrible. Bref, un film largement dispensable mais qui se laisse regarder sans déplaisir.
Tunnel - Kim Seong-hoon
Divertissement sympathique, "Tunnel" n’en est pas pour autant un bon film car il souffre de trop de défauts pour convaincre véritablement. Un film catastrophe qui vire au mélo mais dont le manque de vraisemblance et de crédibilité reste le principal défaut. Exemple : à aucun moment le type n’est géolocalisé sur son smartphone alors qu’il communique sans difficulté avec les secours… j’en passe et des meilleures ! Pour le reste c’est du vu et revu. Le précédent film de Kim Seong-hun "Hard Day" était plus convaincant.
Comment j'ai rencontré mon père - Maxime Motte
Une histoire d'adoption et de migrant clandestin dans une comédie sociale avec Isabelle Carré et François-Xavier Demaison et le père de Julie Delpy (Albert Delpy) toujours aussi épatant soit dit en passant. Ça fonctionne gentiment et sans mièvrerie, avec juste ce qu'il faut de bons sentiments. A voir pour le côté humaniste du film... avec des enfants en priorité !
Problemos - Eric Judor
On retrouve Eric Judor dans une comédie fauchée, sympathique mais rarement hilarante, qui joue avec tous les clichés de la vie en communauté aujourd’hui. Sans réel scénario, le film déroule une suite de sketchs avec la petite touche d’humour absurde et bébête habituelle. Rien de bien neuf au pays de Judor. A voir en mp4 !
The Jane Doe Identity - André Øvredal
En plus d’avoir une affiche complément ratée, "The Jane Doe Identity" est un huis-clos mise en scène sans relief, sans réels enjeux dramatiques ni réel suspense. Malgré une mise en place prometteuse, on n’a jamais la trouille, on regarde ça d’un œil détaché et on se fout très vite de ce qui peut arriver à ce père et à ce fils médecins légistes. Sans intérêt.
Les Fantômes d'Ismaël - Arnaud Desplechin
Autant j’ai aimé "Trois souvenirs de ma jeunesse", le précédent film de Desplechin (auteur avec lequel j’ai souvent du mal) pour sa verve jubilatoire, pour ses acteurs plein de fraicheur), autant ce dernier m’a épuisé par sa lourdeur, par son hystérie permanente, (à l’image du personnage d’Almalric), pour sa construction bancale avec ses différents niveaux de récit qui n’apportent pas grand chose si ce n’est que de rendre l’ensemble au final totalement déstructuré. Du cinéma poseur et prétentieux. Rien à sauver si ce n’est peut-être Louis Garrel.