Nord Sentinelle, roman de Jérôme Ferrari

Avec Nord Sentinelle, Jérôme Ferrari nous raconte, dans un style aussi cinglant que délicieux, le destin d'une famille dans une île envahie par les touristes.

nord-sentinelle Nord Sentinelle, roman de Jérôme Ferrari

Nord sentinelle nous conduit au cœur de l’île de beauté, cette Corse dans laquelle l’auteur du Prix Goncourt  2012, avec Le serment sur la chute de Rome, a passé une bonne partie de son enfance.

Un roman dans lequel la violence sert pour ainsi dire de fil rouge, avec un récit qui démarre par un fait divers, quand un jeune insulaire, poignarde un étudiant en médecine – avec lequel il était pourtant  ami –, pour une simple histoire d’orgueil mal placée.

Un drame à partir duquel Jérôme Ferrari va remonter le temps pour nous raconter, par étapes, la destinée, sur plusieurs générations, de la famille Romani dont l’histoire est marquée par la le sceau de la violence.

En filigrane, Jérôme Ferrari tisse le portrait de cette Corse envahie par les touristes, vu à travers le regard de différents personnages, dont un prof de philo qui revient au pays après avoir passé plusieurs années à l’étranger.

Avec un humour très fin et une ironie salutaire, qui n’est pas sans rappeler un certain Philippe Roth, Jérôme Ferrari ne ménage personne, pas plus les touristes que les autochtones, dans cette peinture littéraire très caustique dont on savoure chaque page avec beaucoup plaisir.

Si ce roman est bel et bien le premier volet d’une trilogie intitulée Contes de l’indigène et du voyageur, il va s’en dire que l’on attend déjà avec impatience le deuxième volet.

❤❤❤

Éditions Actes Sud - 144 pages – 17,80€
Date de parution : le 21 août 2024

Ils parlent fort, ils sont laids - car rien ne rend plus manifeste la laideur humaine que la chaude lumière d'été -, ils sont pathologiquement désinhibés, comme si le simple fait d'être en vacances produisait chez eux les effets d'une lésion cérébrale, ils sont grossiers, ils se prennent constamment en photo les uns les autres, ils s'adonnent aux moments les plus inopportuns à la pratique impardonnable du selfie, pratique aggravée de surcroît par l'utilisation d'une grotesque perche télescopique sur laquelle il faudrait  les empaler avant d'exposer leurs dépouilles à la vue de tous...

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