"Never Rarely Sometimes Always" : pudeur et délicatesse dans un film au sujet sensible
La réalisatrice Eliza Hittman propose de suivre durant 1h30 le douloureux parcours d'une adolescente dans un film fort, avec en fond, un message social et politique affirmé.
On retiendra d’abord cette scène clé qui donne son titre au film Never Rarely Sometimes Always montrant durant un long plan séquence Autumn, le personnage principal de ce film, répondre au questionnaire interminable d’une infirmière juste avant de subir un avortement. Une séquence qui dit beaucoup de choses de cette adolescente paumée quittant sa Pennsylvanie natale pour venir à New York en compagnie de sa cousine pour faire l’expérience douloureuse de l’IVG.
Ce pur film indépendant américain est l’œuvre de Eliza Hittman, une réalisatrice qui a décidé pour son premier film à la forme très naturaliste de dire les choses de manière assez frontale, sans fioritures mais avec aussi beaucoup de subtilité dans les dialogues et la mise en scène, quitte à laissé par moment le spectateur de côté. Car il faut s’accrocher durant 1h30 aux basques de ces deux adolescentes dans un récit vu avant tout du point de vue de Autumn et qui ressemble par moment à un documentaire dans lequel, à travers les silences et les non-dits, se dresse le portrait d’une Amérique laissés-pour-compte et aussi puritaine et pas vraiment reluisante… bien loin du rêve américain.
On saluera aussi la prestation aussi minimaliste que bouleversante de la jeune actrice Sydney Flanigan dans un rôle pas facile et dont la mère, dans le film, est jouée par la chanteuse Sharon Van Etten.
7/10
Never Rarely Sometimes Always
Film américain d’Eliza Hittman
Avec : Sidney Flanigan, Talia Ryder, Théodore Pellerin…
Genre: Drame
Durée : 1h35
Date de sortie en salles : 19 août 2020