Mocke - L’anguille

En cette rentrée de septembre on vous a vivement conseillé de surveiller les nouveaux albums d’Alt-j, Flying Lotus, Aphex Twin, SBTRKT, Caribou, Sébastien Schuller, j’en passe et des moins bons... A cette liste, il faudra  ajouter le premier album solo de Mocke.
Guitariste au sein de Holden et Midget!, collaborateur auprès de divers artistes (on l’a récemment entendu aux côtés d’Imagho sur "Half Quartet" auparavant chez Silvain Vanot, Dogbowl ou encore Arlt… on l’entendra bientôt aussi sur le second et très album d’Orso Jesenska), Mocke, cette fois, la joue en solo avec 14 nouveaux titres dont certains étaient déjà disponibles sur sa Mostla Tape parue au mois de janvier de cette année.
Dans le bien nommé "L’anguille", l’insaisissable Mocke déroule 14 pièces instrumentales, relativement courtes et pleines de nuances, dans lesquelles se mêlent de nombreuses influences dont le jazz mais aussi la musique de film qui semble ici presque servir presque de fil rouge avec des compositions qui rappellent tour à tour les films de Truffaut ("Le chasseur français") ou de Franju, des giallo italiens ("Ramos"),  des films de Jacques Tati ("Le légume mésopotamien"), ou même de Kaurismaki ("Le laqué"). Au-delà de ces clins d’œil volontaires ou non, on remarquera à quel point le son le jeu de guitare de Mocke, si caractéristique et ne ressemblant à aucun autre, nous est devenu très familier avec les années. Pourtant, sur cet album, Mocke passe encore un cap, délivrant des compostions d’une grande liberté, où la poésie, l’improvisation et la science des arrangements aventureux donnent à cet album tout son sel, toute son originalité.
Disque aussi beau qu’inclassable, "L’anguille" est sans aucun doute le petit coup de fraicheur qu’il fallait à cette rentrée musicale.

[8.5/10]

Mocke : L’anguille
Label : Objet Disque