"Making of", film de Cédric Kahn : un tournage qui tourne au naufrage

Avec Making of, Cédric Kahn nous raconte la vie très tumultueuse d'un plateau de tournage, avec en filigrane, un regard et une réflexion très actuelle sur l'industrie du cinéma.

makingoff-photo "Making of", film de Cédric Kahn : un tournage qui tourne au naufrage

Présenté comme une comédie, le nouveau film de Cédric Kahn, qui sort quelques mois seulement après Le procès Goldman, serait plutôt une comédie dramatique, mais en tout cas pas un film léger... plus exactement une satire sur le monde du cinéma, le portrait d’un collectif qui n’a qu’une seule ambition, aller au bout, coûte que coûte, d’un tournage qui tourne au naufrage. La faute à un acteur principal qui a tendance à choper le melon, des producteurs qui veulent changer la fin, et un réalisateur à la limite du burn-out.

Tout cela, Cédric Kahn le raconte plutôt bien dans un scénario qui part dans pas mal de directions (dont certaines sont un peu superflues), mais qui globalement tient la route jusqu’au bout. Un film qui rappelle par sa dynamique, son rythme et son accumulation de catastrophes, Le sens de la fête.
De la même manière que le film de Nakache et Toledano, Making-of montre "l’arrière-boutique", les choses pas très glorieuses, les petits arrangements, le stress, les plans foireux mais aussi les moments de plaisir, les relations entre des gens... qui s’aiment et se détestent.

Par le biais d’une jolie mise en abyme, Cédric Kahn met en parallèle la vie (ou la survie) d’un film de et celle d’une entreprise menacée de délocalisation, que seuls ses ouvriers peuvent sauver en formant une SCOP.

À travers tout un tas de situations et de répliques bien senties, le réalisateur pose un regard lucide sur ce monde qu’il connait par coeur, notamment à travers les échanges entre le réalisateur (Denis Podalydès), sa directrice de production (Emmanuelle Bercot, décidément toujours impeccable) et leur producteur (Xavier Beauvois, lui également très bon).

Tous sont embarqués dans la même galère, mais pour rien au monde, ils ne voudraient faire autre chose tellement cette aventure humaine et artistique, aussi douloureuse soit-elle, est irremplaçable.

❤❤❤

Durée : 1h 54min - en salle le 10 janvier 2024

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