"L’Infirmière" de Kôji Fukada : femme au bord de la crise de nerfs
Une infirmière voit sa vie basculer dans le cauchemar suite à un fait divers. Un drame psychologique tout en maîtrise du réalisateur Kôji Fukada.
Plus "film psychologique" que véritable "thriller" comme semble nous le faire croire dans la bande-annonce, L’infirmière raconte le cauchemar vécu par une gentille et dévouée infirmière à domicile. Cette dernière se voit harcelée par la police et les médias après que son neveu ait enlevé et séquestré la fille de la famille pour laquelle elle travaille.
Moins fort et moins ambitieux que ne l'était Harmonium, le chef-d’œuvre de Kôji Fukada sorti en 2017, L’infirmière n’en reste pas moins un film intéressant, pas toujours captivant, qui propose une histoire façon "puzzle", construite sur deux niveaux de temporalité afin de mieux comprendre comment se sont déroulées les choses.
On suit donc le calvaire de cette femme (parfaite Mariko Tsutsui) dans un Japon urbain et actuel, toujours aussi bien filmé par le réalisateur japonais qui met en scène un récit pas toujours face à suivre, où il faudra tenter d’aller voir au-delà des apparences pour en saisir toute la subtilité, avec des personnages souvent filmés en plan serré pour mieux en ressentir la profondeur psychologique, pour mieux ressentir le désarroi vécu par cette femme lâchée par tous et qui essaie de s’accrocher malgré la solitude et le sentiment d’injustice qui la hante.
7/10