Les meilleures séries de 2020
2020 restera une année riche et variée en matière de séries. Voici un petit bilan qui consacre Our boys (le choc de l'année !) et qui salue encore une fois la qualité de Better Call Saul, Narcos Mexico, The Crown, Le bureau des légendes.
Exceptionnellement, cette année, vous aurez droit à un top 15 plutôt qu’un top 10, tant l’année a été riche en matière de séries. Il faut dire que le confinement aura été occasion de consacrer de longues heures à nos séries favorites mais aussi de faire de très belle découvertes que ce soit en matière de fiction ou de documentaires. Voici donc mes 15 + 3 séries favorites pour 2020.
1. Our boys (HBO / Canal+)
Inspirée des tragiques événements (le meurtre de trois adolescents israéliens puis, en représailles, celui d’un adolescent palestinien) qui menèrent à la guerre de Gaza de l’été 2014, Our boys retrace avec une précision quasi documentaire l’engrenage infernal qui aura conduit à une telle situation. Sans concession ni manichéisme ni parti-pris mais d’une humanité bouleversante, la série de Joseph Cedar, Hagai Levi et Tawfik et Abu-Wael, qui a fait scandale en Israël, sonde les vérités douloureuses du conflit israélo-palestinien qui n’en finira décidément jamais.
2. The New Pope (Arte)
Tout comme les films du réalisateur Paolo Sorrentino peuvent dérouter, agacer ou épater, les séries imaginées et réalisées par le célèbre metteur en scène italien ne laissent pas de marbre. C'est encore le cas avec la splendide The New Pope. Une série avec un parti-pris stylistique, avec une certaine radicalité dans les dialogues, dans les postures qui a du faire grincer des dents dans les plus hautes sphères de l’Eglise Catholique, mais reconnaissons que cette série pleine de culot est une œuvre remarquable, d’une grande beauté est une profonde humanité. Il faut la voir pour le croire ! (critique complète)
3. Better Call Saul – Saison 5 (Netflix)
Avant-dernière saison pour Better Caul Saul où l’on voit le toujours aussi attachant Jimmy McGill revêtir enfin le costume de Saul Goodman. On rit, mais on tremble aussi en compagnie de Saul Goodman face aux diverses magouilles dans lesquelles il baigne jusqu’au cou, tout en sachant que son avenir est déjà écrit… un avenir fait de costumes aux couleurs criardes et d’un bureau minable installé dans l’arrière-boutique et d’un salon de beauté et dans la bonne ville de Albuquerque. Encore une belle réussite pour cette série qui ne faiblit pas.
4. Perry Mason - saison 1 (HBO / OCS)
On retrouve Perry Mason à ses tous débuts comme détective dans l’Amérique des années 30. Si les premiers épisodes démarrent sur un mode narratif classique autour d’une banale enquête policière, avec au centre la figure habituelle du privé alcoolique et mélancolique, au fil des épisodes, Perry Mason devient une série d’atmosphère de plus en plus sombre et poisseuses ponctuée de quelques moments de bravoure. Une série superbement interprétée et mise en scène. Une des très bonnes surprises de 2020. (critique complète)
5. Narcos Mexico - Saison 2 (Netflix)
Gloire et décadence au royaume de la cocaïne. Après avoir suivi l’ascension de Miguel Ángel Félix Gallardo (Diego Luna) dans la sasion1, les choses se compliquent pour le parrain du Cartel de Mexico, traqué jour et nuit pas Enrique Camarena (Michael Peña) de la DEA. Toujours aussi soignée, la série raconte épisode après épisodes la chute de Felix, entre trahisons, manipulations et règlements de compte, avec un homme s’enfermant de plus en plus dans la solitude et la paranoïa. Rien de bien neuf donc dans le monde des Narcotrafiquants, mais la série se montre suffisamment rythmée et efficace pour que cette fois encore on ne boude pas son plaisir.
6. The Crown – Saison 4 (Netflix)
Cette quatrième saison est marquée par l’entrée en scène de deux personnages très attendus que sont Margaret Thatcher et Diana Spencer. Cette dernière, incarnée par une Emma Corrin éblouissante, va apporter la touche d’humanité, de modernité et de fraicheur qui manquait à une famille Windsor sans affect et sans amour. Un personnage romanesque qui va être à l’origine les moments les plus mélodramatiques et les plus touchants de cette série qui n’en finit pas de nous émouvoir. (critique complète)
7 . Le bureau des légendes – saison 5 (Canal+)
On mesure la grandeur d’une série à la capacité qu’elle a de durer dans le temps, de se renouveler au fil des saisons tout en gardant une identité forte qui la rend immédiatement identifiable même des années après. C’est le cas pour la série imaginée par Éric Rochant et son scénariste Thomas Bidegain, qui vient de terminer sa cinquième saison avec en guis de Clap de fin deux épisodes réalisés par Jacques Audiard. Une 5e saison globalement réussie et un scénario à tiroirs toujours aussi complexe. On va la regretter... (critique complète)
8. No man’s land - saison 1 (Arte)
L’une des très bonnes surprises l’année 2020 sur arte c’est No man’s land. Félix Moati et Mélanie Thierry sont au casting de cette formidable série en 8 épisodes qui raconte le combat des YPG (unités de protection du peuple) face aux barbares de Daesh en Syrie. Une production bénéficiant de moyens conséquents pour mettre en scène un scénario diablement bien ficelé qui présente la guerre contre Daesh comme on l’a rarement vue dans une série. (critique complète)
9. Fargo - saison 4 (Salto)
Fidèle à ses percepts, à son style et à sa construction si caractéristique, cette saison 4 qui raconte une guerre entre deux clans dans les les années 50 à Kansas City, confirme que Fargo reste bien l’une des grandes séries de ces 10 dernières années. Superbement mise en scène, bénéficiant d’une photo absolument remarquable, cette saison 4 prend son temps pour raconter l’histoire d’une Amérique d’hommes et de femmes enfermés dans un monde qui se construit dans la violence et la tragédie, et qui ne laisse aucune chance a ceux qui vivent par les armes. (critique complète)
10. Kalifat (Netflix)
En huit épisodes, la série parvient, grâce à un scénario diaboliquement bien ficelé et une écriture d’une grande intelligence, à nous faire comprendre par quels mécanismes des jeunes filles issues de milieu modeste ou même de la classe moyenne suédoise peuvent un jour basculer dans le côté obscur et décider de rejoindre la Syrie. Très belle surprise que la mini-série suédoise Kalifat, à la fois instructive et captivante, sur le thème de la radicalisation chez les adolescentes. (critique complète)
11. Hollywood (Netflix)
C’est l'une des feelgood séries les plus réussies pour 2020. Elle nous propose de remonter le temps pour nous faire revivre à sa manière l’âge d’or des studios hollywoodiens après la seconde guerre mondiale. Cette mini-série imagine le Hollywood des années 50 où les noirs et les homosexuels auraient réussi à faire accepter leur présence dans les productions cinématographiques de l’époque. Une série positivement utopiste et très réjouissante. (critique complète)
12. Giri/Haji saison 1 (BBC / Netflix)
La bonne surprise du début d'année 2020 c'était Giri/Haji. Une série au scénario et malin et formellement très aboutie qui se déroule entre Tokyo et Londres. Elle met en scène un inspecteur de Police Japonais qui part à la recherche de son jeune frère yakusa porté disparu. Une série qui tranche avec ce que l’on voit habituellement dans les productions US ou françaises, avec parfois de l’humour et plus généralement une noirceur très bien rendue, avec des ambiances qui rappellent un certain cinéma noir coréen ou japonais. Une bonne surprise. (critique complète)
13. El Presidente (Amazon Prime Video)
A la manière de la série Narcos, El Presidente raconte le scandale du FIFAgate à travers le personnage de Segio Jadue, personnage peu reluisant du football chilien devenu l’un des plus hauts dirigeants du football mondial. Une série qui raconte la corruption avec détail et précision – Ah la fameuse séquence des boules truquées lors du tirage au sort de la Copa America ! – , et qui se regardera avec beaucoup de facilité grâce notamment au rythme et à l’humour toujours très présents et plus encore dans la dernière partie de la série quand tout s’emballe. (critique complète)
14. Unorthodox (Netflix)
Après la palpitante série Our Boys, voici une nouvelle plongée dans le milieu très fermé des Juifs orthodoxes. D’après une histoire vraie, la mini-série allemande Unorthodox raconte la fuite secrète d’une jeune femme pour échapper à sa communauté juive ultra orthodoxe. Une série qui trouve sa force notamment par la présence de Shira Haas, cette jeune actrice au corps d’enfant qui va littéralement happer l’écran durant les 4 épisodes de cette adaptation du livre autobiographique de Deborah Feldman à la fois haletante, émouvante. (critique complète)
15. Le jeu de la dame (Netflix)
C'est LA série la plus regardée en 2020 ! Le jeu de la dame a conquis tout le monde cette année. Sur fond de guerre froide, cette série passionnante montre aussi des qualités formelles appréciables avec une mise en scène qui parvient à rendre une partie d’échecs visuellement intéressant à regarder, ce qui, sur le papier, n’était pas gagné au départ. Le jeu de la dame (The Queen’s Gambit en VO), c'est aussi la confirmation du talent de la jeune actrice Anya Taylor-Joy qui irradie de son charme chaque épisode.
Les meilleures séries documentaires :
1. Au royaume des fauves (Netflix)
À la manière de la passionnante série Making a Murderer diffusée en 2015 et 2018, Tiger King (Au royaume des fauves en français) nous plonge dans un coin paumé des États-Unis, dans l’état d’Oklahoma, dans un immense zoo renfermant toutes sortes de félins d’une valeur inestimable. Avec une histoire et des personnages dignes d’un film des frères Coen ou de Tarantino, Tiger King est la série documentaire la plus barrée et rocambolesque vue sur Netflix au cours de l’année écoulée. (critique complète)
02. The Last Dance (Netflix)
Dans les années 90, Michael Jordan domine le basket mondial avec les Chicago Bulls. Une équipe avec laquelle il remportera six titres de NBA. Un véritable exploit pour le basketteur numéro 1 à l’époque et une page d’histoire du sport racontée en 10 épisodes dans une série documentaire riche en émotions. (critique complète)
3. Fear City : New York contre la mafia (Netflix)
Avec Fear City on découvre qui étaient les parrains de la drogue dans les années 70 et 80 à New York, une époque qui relève aujourd’hui presque plus du mythe que d’une réalité contemporaine, tant le cinéma s’est emparé de ce sujet à de nombreuses reprises et continue d’entretenir le mythe de "ces années de plomb" qu’a connu la ville de New York durant prés de deux décennies. Un documentaire passionnant, haletant comme un polar, mais aussi assez édifiant. (critique complète)