Les meilleures séries de 2019

Une centrale nucléaire en perdition, un patron de presse bien collant, un couple d’ados paumé, un Ricky Gervais bouleversant, un Sacha Baron Cohen méconnaissable, des évangélistes pas très catholiques, un polar noir au poil, une série féministe, une menteuse en séries et des enfants accusés à tort de viol, c’est le best-of 2019 des séries !

1. Chernobyl (mini-série) HBO / OCS

LA série de l’année 2019 ! Vivre la catastrophe de Tchernobyl comme si vous y étiez, c’est en gros ce que propose cette série choc produite par HBO. En cinq épisodes, sans le moindre temps mort, cette mini-série nous plonge au cœur du drame de 1986, au milieu des protagonistes qui ont vécu la tragédie, qu’ils soient employés, civils, scientifiques ou dirigeants du parti communiste.
Jamais un sentiment d’authenticité n’avait été aussi fort qu’avec cette fiction dans laquelle tout le poids de la bureaucratie soviétique de l’époque pèse à chaque instant. Cinq épisodes plus terrifiants que n’importe quel film d’horreur ou catastrophe.

2. The Loudest Voice (mini-série) Canal+

En 7 épisodes captivants, The Loudest Voice, la mini-série de Tom McCarthy raconte le règne Roger Ailes, personnage médiatique complexe et influent qui lança en 1996 la toute puissante chaîne Fox News. Et nous rappelle que le pire n’est pas forcément que de l’autre côté de l’Atlantique et que chez nous aussi, la télé racoleuse et conservatrice commence à se faire sérieusement entendre…

3. The End Of The F***ing World – Saison 2 (Netflix)

On retrouve notre couple d’adolescents, deux personnages d’une infinie tristesse embarqués dans leur road trip désenchanté.
En 8 épisodes de 20 minutes, cette saison 2, que l’on regardera d’une traite ou presque, nous plonge dans une ambiance de thriller existentiel avec un lien assez bien fichu entre les deux saisons. De nouveaux personnages apparaissent, on a droit là encore à beaucoup de tensions et à des moments de silence pesants entre deux Bonnie and Clyde gentiment dépressifs. Esthétiquement, cette série est toujours aussi réussie. L’atmosphère y est toujours aussi étrange et prenante. Le côté déjanté de la première saison laisse place cette fois à quelque chose peut-être plus mélodramatique tout en gardant son côté trash.

4. After Life – Saison1 (Netflix)

Rares sont les séries où l'on trouve à la fois une forme de méchanceté mordante (ici extrêmement drôle) et une émotion sincère.
Ricky Gervais a réussi le pari de combiner les deux dans cette mini série de 6x30 minutes où il évoque la vie d’un type littéralement KO après la mort de son épouse adorée. Hormis le dernier épisode, qui pour le coup est bien dans les standards des séries US, le reste est un pur bonheur de série aux dialogues et aux situations génialement absurdes et décalées, portées par des personnages plein de charme et de failles. Gros coup de cœur !

5. The Spy (mini-série) (Netflix / OCS)

Sacha Baron Cohen impeccable dans le rôle d’un espion israélien infiltré dans les plus hautes sphères gouvernementales en Syrie dans les années 60.  Cette mini série de 4 épisodes se regarde d’une traite ou presque pour suivre l’ascension aussi incroyable mais vraie de cet homme devenu espion un peu par hasard et qui finira par se faire gauler après avoir un peu trop pris la confiance. Une belle petite série d’espionnage.

6. The Righteous Gemstones – Saison 1 (HBO / OCS)

Pour ceux qui ne le savent pas encore : Danny McBride est un génie. Après la série "Kenny Powers", sans doute la plus drôle des années 2010, et celle un peu moins réussie (mais bien quand même) "Vice Principals" où il incarne un proviseur déjanté, il revient cette fois sous les traits d’un pasteur homme d’affaire, à la tête d’une église qui ressemble à un véritable supermarché du bon dieu.
Aux côté d'Adam DeVine et John Goodman, il dénonce avec férocité et absurdité mais avec beaucoup de clairvoyance cette "Religion business" devenue un produit de consommation comme un autre et qui atteint des sommets de dinguerie aux Etats-Unis.
Une série qui ferait presque office de documentaire pour nous qui découvrons cet univers assez étonnant, bien de nos vieilles églises romanes ou gothiques.

7. True Detective – Saison 3 (Netflix)

Attendu au tournant après une saison 2 ratée, Nic Pizzolatto revient avec un troisième volet de True Detective passionnant. Classique dans sa forme, dans sa construction et dans son déroulement, cette saison 3 bénéficie heureusement d’une mise en scène irréprochable et de deux acteurs excellents, incarnant des personnages bien écrits, à la psychologie suffisamment complexe pour qu’on s’attache à eux jusqu’au bout. Un bel objet télévisuel, une série soignée et extrêmement bien ficelée, jamais racoleuse et qui prend son temps pour faire avancer l’histoire.

8. Unbelievable (mini-série) (Netflix)

Tiré de fait réels avec une intrigue entre drame et polar, Unbelievable  est une des séries chocs de 2019. A la fois captivante et émouvante, cette belle mini-série féministe colle parfaitement avec l’actualité de notre époque. Le duo de flics joué par Toni Collette et Merritt Wever fonctionne bien de bout en bout. Une série -enquête assez classique mais rondement menée, sans temps mort ni émotion facile. Chapeau.

9. Mytho – Saison 1 (arte)

C’est assez rare que je sois convaincu par une série arte. Pourtant avec Mytho, on tient là une des séries les plus réussies de la chaine franco-allemande depuis bien longtemps. Que ce soit pour ses décors, son ambiance, son scénario, ses personnages et ses acteurs, Mytho parvient à nous captiver avec cette histoire de faux cancer imaginé par une mère de famille en manque d’affection et d’attention.
Fabrice Gobert, déjà très bon avec Les revenants, parvient une fois encore à mettre en place un récit au ton assez particulière, à la fois drôle et inquiétant, grave et léger, porté par une Marina Hands épatante. Une série avec le mensonge en guise de fil rouge dans laquelle on se projettera sans mal et qui pourra même susciter une réflexion sur la vie de couple, la famille, l’amour, le temps qui passe, le rapport aux autres. Vraiment bien malgré quelques défauts.

10. Dans leur regard  (mini-série)

Bien avant Making a Murderer et l’incroyable injustice vécue par la famille Avery (si vous n’avez pas encore vu cette fascinante série documentaire, foncez !) ; cinq ados avaient eux aussi connu l'enfer, accusés emprisonnés à tort (parce qu’ils étaient noirs) pour le viol d’une joggeuse à Central Park, en 1989. De ce fait divers terrible qui a divisé l’Amérique des années 90, Netflix a tiré une mini série racontant le destin tragique de ces cinq garçons.  Une histoire bouleversante mais avec un scénario qui a trop tendance par moment à ajouter du sentimentaliste, de l’émotion facile et de la dramatisation ici et là pour rendre le propos plus tragique encore, alors que les faits se suffisaient largement à eux-mêmes. Dommage car pour le reste, il n’y a pas grand chose à redire sur cette mini série vraiment passionnante.

Viennent ensuite :

Losers - mini-série documentaire (Netflix)
Cath-22 - mini-série (Canal+)
Euphoria - Saison 1 (OCS)
Family Business - saison 1 (OCS)
Chimercia mini-série (Canal+)
Maradona au Mexique - mini-série documentaire (Netflix)
Watchmen - saison !  (OCS)
Poupée Russe - saison 1 (Netflix)
La guerre des Mondes - Saison 1
Platane - Saison 3 (Canal+)
Irresponsable - Saison 3 (OCS)

Flop 2019 :

Years and Years - Saison 1 (Netflix)
Les sauvages - saison 1 (Canal+)