Les meilleur films de 2019
Des squatteurs à leur aise, des jeunes de banlieue énervés, un clown schizo, des curés pas très catholiques, une royauté débridée, une ville un peu sombre, un vice-président plein de vices, un repenti, un beau mélo, de vieux mafieux... tout ça est dans le top films 2019 !
1. Parasite de Joon-Ho Bong
Il faut savourer pleinement ce genre de petit chef-d'oeuvre tant ils sont rares dans une année de cinéma. Je ne sais pas si la perfection existe en cinéma mais avec ce film, Bong Joon Ho s’en approche vraiment. On y trouve tout ce qu’un amateur de cinéma peut apprécier et tout ce qui fait un grand film : mise en scène, jeu de acteurs, caractérisation des personnages, dialogues, travail sur l’espace et la temporalité, scénario diabolique et hautement jouissif, etc… Bong Joon Ho est désormais l’égal d’un Scorsese ou d’un Tarantino… avec le discours politique en plus.
2. Les Misérables de Ladj Ly
ce premier film de Ladj Ly est un choc, une grosse baffe dans notre face de cinéphile venant d’un homme dont on se dit qu’il a déjà tout compris de ce que peut être le cinéma. Un cinéma qu’il veut profondément humaniste et réaliste pour raconter un bout de France, si loin si proche de nous, un monde qui n’avait jamais été filmé comme ça avant. Car si le film est spectaculaire, fort et intense ce n’est pas excès de démonstration mais jute parce qu’il raconte de l’intérieur mais avec une distance salutaire la vie dans un univers où tout le monde est dans la même galère quelque soit sa position sur l’échiquier de la banlieue. La claque !
3. Joker de Todd Phillips
Le film s’avère d'abord réussi pour ses qualités filmiques pures : sa mise en scène, sa photo, son sens de l’épure, sa beauté sombre, mais aussi pour son discours avec toute la dimension politique qu’il renferme. Joker est un grand film noir, austère et assez angoissant, effrayant, et même oppressant par moment... et en tout cas bien plus terrifiant que n’importe quel film d’horreur lambda, car terriblement réaliste avec cette folie et cette violence sourde si parfaitement incarnée par Joaquin Phoenix. Fort.
4. Grâce à Dieu de François Ozon
Grâce à Dieu est le grand film de François Ozon ! Un film profondément humaniste et bouleversant. Un film d'enquête à l'écriture parfaite qui raconte le drame de la pédophilie au sein de l'Eglise de manière à la fois subtile et didactique mais sans jamais être à charge ni démonstratif. Du grand cinéma. Un choc.
5. Roubaix, une lumière d’Arnaud Desplechin
Roubaix, sa misère, ses délits et son commissaire de Police, solitaire et placide, faisant preuve d’une bienveillance étrange et sécurisante pour tous ceux qu’il côtoie. Un sorte de flic presque christique? sobrement interprété par Roschdy Zem, que rien ne semble affecter. A ses côtés, Léa Seydoux et Sarah Forestier jouent en duo une partition juste et pourtant pas facile dans un film qui se resserre au fil de minutes autour de ces trois personnages avec une dernière partie aussi brillante qu’étouffante. Glaçant.
6. La Favorite de Yorgos Lanthimos
Jusqu’alors les films de Yorgos Lanthimos m’avaient laissé sur ma faim. Mais là j’ai complément adhéré à ce film d’époque en costume, à la fois baroque, drôle, enlevé et plein de férocité. Le réalisateur grec lâche le côté désincarné et froid de ses précédentes réalisation pour aller vers une farce cruelle partaient interprétée par Olivia Colman, Emma Stone et Rachel Weisz. Jouissif !
7. Vice d’Adam McKay
Spécialiste des films potaches avec Will Ferrell, Adam McKay passe aux choses sérieuses ou presque avec ce portrait satirique, et sans concession sur Dick Cheney (Christian Bale), vice-président américain de George W. Bush au moment de la seconde guerre du Golfe notamment. Un film passionnant, plein d’humour mordant, une fiction basée en partie sur des faits réels et qui fait froid dans le dos… malgré le côté farce assumé.
8. Le Traître de Marco Bellocchio
Malgré sa facture très classique et l’absence de tout parti-pris spectaculaire, le film se veut avant tout réaliste pour montrer des hommes face à leurs contradictions, confrontés à leur propre monstruosité, notamment dans les scènes de tribunal, dans la seconde partie, qui sont les moments clés du film au même titre que les confrontations entre Buscetta et Falcone. Une belle réussite.
9. Green Book : Sur les routes du sud, de Peter Farrelly
Le grand et beau mélo de cette année 2019. Un conte qui prend la forme d’un road-movie tout en douceur et en élégance, aux dialogues brillants portés par deux acteurs (Viggo Mortensen et Mahershala Ali) parfaits dans leur rôle. Le film de Peter Farrelly (réalisateur que l’on n’attendant pas dans un tel registre) mélange humour et émotion de manière très fine pour raconter le racisme ordinaire.
10. The Irishman de Martin Scorsese
Il faudrait être aveugle pour ne pas voir dans ce film une œuvre testamentaire ou crépusculaire. Martin Scorsese prend du recul comme jamais et regarde le passé de l'Amérique à travers le destin de ses personnages. The Irishman est un grand film comme on n’en fait presque plus. Un film de 3h30 qui prend son temps pour parler avec beaucoup de sensibilité du temps qui passe, du regard de nos enfants et de la mort qui vient dans une dernière partie, bouleversante, avec trois grands acteurs qui sont aujourd’hui devenus des petits papis plus touchants qu’effrayants, à l’image d’un Joe Pesci impressionnant de sagesse.
viennent ensuite :
11. Une intime conviction
12. Sorry We Missed You
13. La Belle Époque
14. Alice et le Maire
15. Douleur et gloire
16. Once Upon a Time… in Hollywood
17. Marriage Story
18. Dolemite is my name
19. Toy Story 4
20. Edmond
