Le domaine de la solitude : les voyages de Jean Elliot Senior
Depuis une dizaine d’années, Jean Elliot Senior nous donne régulièrement de ses nouvelles à travers des chansons pop folk très épicés où il est souvent question de voyages, de rencontres et d’horizons lointains.
Après le très beau Balade Sauvage paru en 2013, le garçon revient avec 10 nouvelles chansons, 10 nouvelles balades, légèrement plutôt orientées blues-folk, dans lesquelles l’ancien membre de Crevecoeur assaisonne encore une fois ses chansons de sonorités et influences diverses : sud-américaine comme par le passé, mais aussi hawaïenne (La mort à la plage, Les larmes de fond). Des compostions qui renvoie par moment à une certaine chanson française des années 70, celle d’Eddy Mitchell par exemple… si, si, il y a un petit côté Sur la route de Memphis dans cet album !
Quoi qu’il en soit, le dernier album de Jean Elliot Senior est une carte postale musicale très évocatrice, aussi belle que celles envoyées récemment par Naïm Amor ou Thomas Belhom… pleine de chansons bouleversantes comme Les sirènes qui vient clôturer en beauté Le domaine de la solitude.
à écouter sur deezer et spotify
5 Questions à Jean Elliot Senior :
Les voyages évoqués dans tes chansons, tu les fais plutôt "sac à dos en auto-stop", ou tu prends la formule "tout organisé" ?
Je préfère la formule "opium", celle où tu rêves et fantasmes tes voyages. Je suis un grand rêveur, je préfère souvent m'imaginer les choses plutôt que de les vivre. Comme ça, je suis moins déçu.
Sur ton bandcamp, aucun musicien n’est crédité pour l'album, ça veut dire que tu as tout fait tout fait tout seul ? Les arrangements et tout ? En tout cas, ils sont vraiment très beaux...
Non c'est juste de la fainéantise, il y a bel et bien des mains agiles et douées qui ont joué mes petites mélodies. Eddy Beaurivage (guitare, banjo, Ukulele et chœurs), Julien Bouchard (Guitare et Chœurs), Mathieu Loigerot (Contrebasse), Fanny Menia (Chœurs), Jacques Tellitocci (Vibraphone et percussions, jouets), et votre serviteur à la baguette de chef d'orchestre, guitare et chant.
Comment s’est passé l’écriture, l’enregistrement de cet album ?
J'ai écrit les chansons de ce disque en quelques jours, au début de 2014. Je voulais repartir en tournée en Angleterre parce que je m’ennuyais un peu en France. Du coup, comme j'ai toujours pas mal de contacts là-bas, j'ai monté une petite tournée avec Eddy et Julien : 3 guitares et 3 voix. Dans la foulée, j'ai écrit les morceaux en gardant cette formule. Tout à l'envers, comme d'habitude chez moi. Au moins de juin, j'ai convoqué tout le monde dans mon studio fétiche à Paris, le studio CBE et on a enregistré l'album en deux jours. Un jour pour les instruments et un jour pour les voix. Du presque live quoi. Et voilà Le domaine de la solitude était clos.
En musique, tu nous conseilles en ce moment ?
Je suis le plus mauvais conseil que vous puissiez trouver sur les groupes du moment… ça ne m'intéresse pas, je suis un vieux avec des vieilles oreilles. En plus, comme beaucoup de vieux, je suis obsessionnel, je peux écouter le même morceau 250 fois de suite, surtout en voiture. Down by the river de Neil Young, Southern Man (la version de CSN & Young live de 13 min) et Cowgirl in the sand de Neil Young… voilà ce que j'écoute en ce moment dans ma voiture. A fond ! Ça et Stanley Brinks.
Tes projets dans l’immédiat et pour après ?
Je vais d’abord mixer le mois prochain mon prochain album. Parallèlement, je suis en train de terminer d'enregistrer un album de duo avec une chanteuse à la voix suave que j'ai écrit en début d'année. Ce sera des duos, moitié en Anglais, moitié en Français. Et rien que pour faire chier le monde, j'ai envie de sortir ces deux albums à un mois d'intervalle pour Noël, comme ça j'aurai sorti 3 albums cette année... Ah oui, j'oubliais, Le domaine de la Solitude sort en Belgique le 16 avril, en Cd et vinyle.