"La petite-fille", de Bernhard Schlink

Dans son dernier roman, Bernhard Schlink évoque la question de la transmission de l’histoire allemande. Un récit où il est question de tolérance, de résilience, de partage.

Kaspar, un libraire berlinois qui a passé l’âge de la retraite, vient de perdre son épouse Birgit, une femme qu’il avait rencontrée au temps de la RDA, et qui, par amour, lui avait fait franchir la frontière entre les deux Allemagne, dans les années 60. Avant de mourir, Birgit avait couché par écrit des souvenirs, parmi lesquels se trouvait un secret concernant un bébé qu’elle avait abandonné avant sa fuite.

Gaspard décide alors de partir à la recherche cet enfant oublié. Il va découvrir son passé de marginale, au sein communauté de néo-nazis. Et la rencontre va être plutôt abrupte entre le vieil homme et Svenja, qui est devenue une femme, une mère de famille. Elle vit avec Björn (son mari) et Sigrun, leur fille, dans le culte du troisième Reich. On a connu plus glamour comme retrouvailles.

Kaspar va tout faire pour tenter d’extraire celle qui considère comme sa petite-fille de cette idéologie nauséabonde. Par la culture, par la découverte d’œuvres littéraires ou musicales, Kaspar va tenter de faire comprendre à cette adolescente que le monde n’est pas forcément comme elle le perçoit.

Si l’on accepte le style assez plat de Bernhard Schlink, les raccourcis dans le récit, l’aspect un peu naïf et stéréotypé de cette histoire, et l’abnégation incroyable dont fait preuve ce courageux grand-père pour sauver sa petite-fille des griffes néo-nazies, on pourra apprécier ce livre dans lequel domine la notion de tolérance, de résilience, de partage dans un Monde pollué par une idéologie rance et où, parfois, un peu douceur et de sagesse peuvent (espérons-le) sauver des âmes égarées.

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La petite-fille - roman de Bernhard Schlink
traduit de l’allemand par Bernard Lortholary
Gallimard - 338 pages – 23 euros
Parution : 9 février 2023