La Merditude des Choses, de Felix Van Groeningen
"La Merditude des choses", avec sons titre grolandais à souhait, est d’abord l’adaptation d’un roman autobiographique à succès paru en Belgique en 2006. Mais "La Merditude des choses" c’est surtout une manière de vivre, une sorte de belgian way of life version trash, vécue par Gunther, un adolescent de 13 ans, dernier descendant de la famille Strobbe, dont on suit le destin dans un bled paumé des Flandres belges durant les années 80.
Le gamin est élevé tant bien que mal par la grand-mère qui doit endurer les excès du père de Gunther et de ses trois oncles, des brutes alcooliques, des fêtards ultimes et sans limite qui ont la particularité de porter la nuque longue, une élégante coupe de cheveux rendue célèbre à l’époque notamment par Chris Waddle et Tony Vairelles et quelques autres footballeurs.
Primée au festival du film Grolandias à Quend en 2009, cette Merditude est à l’image de son titre, un film hors norme, à la fois, exubérant, délirant, excessif, brutal, gras, mais aussi tendre, mélancolique, drôle… une somme d’adjectifs et d’émotions ressenties tour à tour durant près d’une heure cinquante, où l’on va suivre le parcours de ce pauvre gosse, perdu dans cette Flandre de misère où la principale occupation semble être la descente de futs de bière en groupe.
Porté par quelques scènes de beuverie d’anthologie (le Tour de France alcoolique…) le film rappellera sans doute à certains des moments peu glorieux de leur existence, mais s’avère être également un formidable portrait d’une famille Tuyau de poêle (façon Strip-tease) vu du point de vue de l’enfant, avec en fond la question du père, de la transmission, de l’héritage familial et des chances de chacun de s’en sortir, de devenir quelqu’un.
Pour toutes ces raisons, La Merditude des choses est un film rare, à voir absolument ci ne n’est déjà fait.
[8/10]
La Merditude des Choses
Film belge de Felix Van Groeningen
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h48
Sortie : 30 Décembre 2009
Avec Johan Heldenberg, Koen De Graeve, Pauline Grossen….