Killers of the Flower Moon : Scorsese adapte David Grann avec brio
Martin Scorsese adapte le livre La note américaine de l’écrivain journaliste David Grann (d’après une histoire vraie). Classique dans la forme, Killers of the Flower Moon nous rappelle que l’Amérique s'est construit dans le sang.
Bien souvent, quand un grand réalisateur sort un nouveau film, on a tout de suite tendance à vouloir le classer parmi l’ensemble de l’œuvre de ce dernier. Concernant Killers of the Flower Moon, on pourra le situer parmi les bons films de Martin Scorsese.
Adapté du livre La note américaine de l’écrivain journaliste, David Grann, Killers of the Flower Moon raconte comment, dans les années 1920, des blancs cupide, prêt à commettre les pires horreurs, ont fait main basse sur le pétrole qui avait Jailli sur les terres des Osage, une communauté indienne de l’Oklahoma. Un riche éleveur, William Hale, campé par De Niro, parfaitement à l’aise dans ce rôle de "parrain", (non pas new-yorkais et du sud des États-Unis), convainc son neveu de séduire et d’épouser une Osage, la douce Molly, afin de devenir l’héritier de sa fortune le plus rapidement possible.
On imagine très bien ce qui a pu séduire Martin Scorsese dans cette histoire où l’on retrouve pas mal de similitudes avec les films de mafia qui ont fait son succès dans les années 90. Même si son nouveau film mélange western, drame et polar, il y a dans cette histoire presque autant de meurtres sanglants, de coups bas, de manipulations, d’intimidations en tout genre que dans les films ou DeNiro campait le même type de personnage, à la fois paternaliste, influent, aimé du bon peuple de la ville de Fairfax, et au fond terriblement cruel. Et d’ailleurs, c’est ce qui fascine le plus dans cette histoire, la violence avec laquelle tous ces blancs, assassinent les Indiennes et Indiens Osage sans le moindre état d’âme et sans que personne ou presque ne soit inquiété.
Dans la forme, on pourra regretter le côté très classique de la mise en scène, bien loin des fulgurances, de Casino ou du Loup de Wall Street. Malgré tout, le film ne se révèle jamais ennuyeux, malgré ses 3h26. Notons le clin d’œil fait aux fictions radiophoniques, au "True Crime", un art auquel rend hommage Marty à la toute fin du film.
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3h 26min - En salle le 18 octobre 2023