Kenny Powers, saison 1 - la critique
Les plus courtes sont toujours les meilleures ! Ce fameux adage s’appliquera parfaitement à la sérié "Kenny Powers" (en V.O. "Eastbound & Down") créée et écrite par Ben Best, Jody Hill et Danny McBride et dont la première saison absolument hilarante (6 épisodes de 26 minutes) se dévorera d’un seule traître, laissant apparaître au fil des épisodes, un inépuisable vivier d’humour trash et de premier choix comme on peut en trouver dans les films des Farrelly ou les comédies avec Seth Rogen ou Will Ferrell… Ce dernier produisant d’ailleurs la série dans laquelle il tient le rôle jubilatoire d’un concessionnaire automobile complètement abruti.
Mais qui est donc ce Kenny Powers ?
C’est une ancienne gloire du base-ball (sport populaire par excellence aux USA, l’équivalent du foot en Europe) viré de la ligue pour avoir utilisé des stéroïdes. Kenny, doté d’un égo énorme et d’un tempérament de feu croit toujours en ses chances de revenir au plus haut niveau. Mais Kenny Powers c’est aussi et surtout un beauf en 3D, un Homère Simpson puissance 1000 à nuque longue et petite bedaine, plutôt caractériel, raciste, égoïste et arrogant, qui profite de son prochain à chaque fois que l’occasion lui en est donnée.
De retour dans sa ville d’origine, en Caroline du Sud, Kenny compte bien repartir du bon pied et surtout reconquérir son amour de lycée dont les gros seins le font plus que jamais fantasmer. Logé, à contre cœur par son frère et sa gentille famille, Kenny se montre la plupart du temps sans gène et ne respecte rien ni personne, pas même les élèves dont il a la charge durant les cours de sport qu’il assure en tant que remplaçant au lycée de la ville.
Parsemée de nombreuse scène cultes, la série se regarde avec une jubilation jamais démentie, laissant apparaître une grande qualité d’écriture dans la manière de dialoguer et de mettre en scène la vulgarité des personnages de la série et bien sûr d’un Kenny Powers jamais avare d’une métaphore douteuse (mais qui tue !) quand il s‘agit de rabaisser ou d’insulter son prochain.
Amis du bon goût et du raffinement fuyez cette série ! Quant aux autres, précipitez-vous vite sur les deux premières saisons de "Eastbound & Down", série aussi culte qu’inconnue… pour le moment, qui, derrière son humour trash ravageur et le premier degré de ses personnages plus clichés et idiots les uns que les autres, propose un portrait tordant du pays de l'Oncle Sam, doublé d’une allégorie de l’Amérique d’aujourd’hui, bien plus fine qu’elle n’y parait au premier abord, et assez différente de celle proposée dans "Friday night Lights", mais assez complémentaire dans sa manière d’évoquer cette Amérique blanche dominatrice, réactionnaire et conservatrice, attachée à ses valeurs, refusant d’une certaine manière, d'accepter le progrès et de d’affronter la réalité : celle d’un pays qui n’a plus le lustre et la puissance d’antan et qui, d’une certaine manière refuse de voir le monde tel qu’il est aujourd’hui. Du petit lait !
[8.5/10]
Kenny Powers, saison 1
Série créée et écrite par Ben Best, Jody Hill et Danny McBride
Danny R. McBride, John Hawkes, Jennifer Irwin, Steve Little, Katy Mixon, Andrew Daly...
6 épisodes de 26 minutes
première diffusion en France : mai 2009