Je me souviens du numéro 1000 des Inrockuptibles
A l’occasion du numéro 1000 des Inrockuptibles, petit hommage à cet hebdomadaire qui a beaucoup compté pour moi durant ces 20 dernières années.
Excellente idée qu’a eue la rédaction des Inrockuptibles de faire un numéro spécial dans lequel les journalistes anciens et nouveaux se souviennent, à la manière Georges Perec, d’anecdotes et de moments importants (ou pas) qui ont émaillé leur vie au sein de la rédaction ce magazine.
Lecteur de toujours, un peu moins fidèle aujourd’hui, Les Inrockuptibles est sans aucun doute le journal qui a le plus compté jusqu'à ce jour.
Découvert à la fin de sa parution mensuelle en 1994, au moment où je commençais à écouter Lenoir sur Inter, ce magazine culturel sans égal, reste encore aujourd’hui, et quoi qu’on en dise, une exception dans la presse française.
Un hebdo qui n’a cessé de m’accompagner, malgré les ratages, les changements et les évolutions constatées au fil des années.
Je me souviens des Inrockuptibles…
Je me souviens qu’en 1995, chaque mercredi matin, j’allais acheter les Inrockuptibles, Télérama et Charlie Hebdo. Ça me coutait 35 francs.
Je me souviens que l’année d’après je m’étais abonné aux Inrockuptibles, à Télérama et à Charlie Hebdo et que le facteur n’avait pas intérêt à être en retard.
Je me souviens que je ne comprenais rien aux strips de Pierre La Police et que ça m’énervait.
Je me souviens d’un super papier de Richard Robert en reportage chez Philippe Katerine à l’époque de Mes mauvaises fréquentations.
Je me souviens avoir découvert Low dans une compilation des Inrocks et avoir été bouleversé.
Je me souviens que les Inrocks ont sérieusement contribué à forger ma cinéphilie.
Je me souviens que la maquette du journal, à l'époque, avait une classe folle.
Je me souviens du rouge pour le ciné, du bleu pour la musique et du vert pour les livres.
Je me souviens plus facilement des articles des années 90 que de ceux des années 2000.
Je me souviens que je préférais les critiques cinéma de Kaganski à celles de Bonnaud.
Je me souviens ne pas avoir trop aimé quand Les inrockuptibles sont devenus les Inrocks.
Je me souviens avoir acheté l’album Ordinary Man de Day One sur la foi d’une critique dithyrambique de Christophe Conte et d’avoir été hyper déçu au point de revendre le CD illico.
Je me souviens avoir toujours eu du mal à prononcer les noms de Nelly Kapriélian et de Jade Lindgaard.
Je me souviens pourtant que c’est Christophe Conte qui correspondait le plus à mes goûts musicaux.
Je me souviens de la compilation Carreidas avec le grille-pain sur la pochette. C’était la période brit-pop !
Je me souviens des mercredis soir, lisant passionnément les Inrocks en écoutant religieusement Lenoir, entre 21h et 22h30.
Je me souviens ne jamais avoir bien compris le dézingage d’Amélie Poulain et des films de Caro et Jeunet
Je me souviens avoir acheté le roman Suerte de Claude Lucas suite à un papier splendide… d’Arnaud Viviant, il semble.
Je me souviens avoir noté chaque semaine les disques repérés dans les Inrocks et aller ensuite à la médiathèque pour tenter de les trouver.
Je me souviens de Jospeh Ghosn passant de Magic aux Inrockuptibles.
Je me souviens de la couv’ du premier Inrocks hebdo avec Leonard Cohen habillé en kimono. Une des plus belles.
Je me souviens avoir été fier de lire les Inrocks.
Je me souviens avoir trouvé ça cool que les Inrocks se mettent à parler de sport et de politique.
Je me souviens avoir croisé une fois Bonnaud dans le Palais des Festivals à Cannes et l’avoir trouvé vachement costaud.
Je me souviens du départ de Richard Robert et de Jospeh Ghosn des Inrocks.
Je me souviens ne pas avoir renouvelé plusieurs fois mon abonnement aux Inrocks.
Je me souviens avoir rangé le numéro spécial sexe quand mes beaux parents venaient à la maison.
Je me souviens m’être dit que si les Inrocks, Télérama et Charlie Hebdo fusionnaient, ça donnerait le meilleur hebdomadaire de tous les temps.
Je me souviens avoir acheté des reliures cartonnées vertes avec, sur la tranche, un type qui porte des haltères, sans comprendre vraiment le sens de ce dessin.
Je me souviens avoir envoyé un court mail de protestation suite au trou dans la couv' des Inrcoks et qu’il avait été publié dans le courrier des lecteurs.
Je me souviens, à mon grand regret, avoir été toujours été le seul de mon entourage à lire les Inrocks.
Je me souviens que j’aimais beaucoup quand Christophe Conte faisait des papiers sur les vieilles musiques de films.
Je me souviens avoir pris un plaisir fou en lisant les "Je me souviens..." du numéro 1000.
Merci pour ces souvenirs partagés en grande partie (pour les premiers)... Je pense avoir arrêté de m'abonner il y a une dizaine d'années et je ne les lis plus que très épisodiquement...
Jolie chronique. Personnellement, je me souviens des débuts, quand Les Inrockuptibles sortaient tous les 2 ou 3 mois. Ça ressemblait à un fanzine super classe. J'adorais les interviews vraiment longues qu'on ne savait plus si on tenait un magazine littéraire ou musical. Et puis les compilations qu'on recevait quand on s'abonnait. Elles donnaient l'envie de les collectionner. Les Inrockuptibles avaient quelque chose de rare et précieux.
Avec le temps, ce magazine a avalé trop de couleurs et a fini par me distraire.
Je me souviens du premier (le 23 avec Iggy en couverture) acheté un peu par hasard à la Civette de l'avenue Gallieni à Sainte-Savine et de l'interview démesurée et psychédélique de Brian Wilson. J'ai arrêté avec leurs "spécial sexe" ridicules, les interviews de Booba et, plus généralement, la tentative désespérée de suivre le rythme du net.