Interview : 5 questions à Olivier Longre
5 question à Olivier Longre pour faire connaissance avec un musicien au style hybride qui évoquera le cinéma ou encore les musiques de Pascal Comelade.
En juin 2021, Olivier Longre a sorti son 3e album. Lettre à Jeanne, sorti en 2016, avait été évoqué sur BENZINE.
Librement inspiré du roman Les Villes Invisibles d’Italo Calvino, Amore disamore, disque aux caractère estival, enregistré avec Fabio Viscogliosi, qui navigue entre ambient, post-classical et jazz est une pure merveille... De quoi donner envie de faire plus ample connaissance avec ce musicien...
1. Qui es-tu Olivier Longre ?
Je suis un musicien multi-instrumentiste, un contemplatif invétéré qui souhaitait être photographe mais qui s'est hasardé dans la musique. Art que je connais finalement assez peu, mais dans lequel j'aime déambuler sans chercher à tout saisir.
2. Quelles sont tes principales sources d’influences ?
Je suis influencé par la musique noire américaine, particulièrement le blues et la soul. Au fil du temps je me suis ouvert à quantité de genres et d'artistes que je ne peux pas tous citer. J'ai cependant toujours en tête certains ovnis musicaux, grandes figures inspirantes sans liens de genre ou d'époque et vers lesquels je me tourne régulièrement.
Dans le désordre: Federico Mompou, Charles Brown, Pascal Comelade, Skip James, Charlie Musselwhite, Maria Bethania, Tigran Hamasyan, Nils Frahm, Terry Callier....
Mes influences et inspirations du moment :
Les Photographies de Stéphane Charpentier.
Les toiles de Alekos Fassianos, peintre grec découvert au Musée Paul Valéry de Sète et décédé la semaine passée.
3. Comment composes-tu ta musique ?
J'ai un petit studio dans lequel cohabitent mes instruments: guitares, piano , flûtes , clarinette, harmonicas, claviers, pédales d'effets, et un quadrantid swarm pour les sons modulaires. Mon matériel d'enregistrement est très simple et le même depuis des années. Pour les prises définitives de piano, je vais en studio.
Les choses se font de manière assez intuitive pour tout ce qui est mélodique ; que ce soit au piano ou à la guitare j'aime aborder les morceaux comme des voyages au long cours avec des creux et des bosses, des silences, des ruptures, et une grande variété de couleurs. J'essaie de développer tout cela avec mon instrumentarium, c'est souvent très laborieux.
Lorsqu'elles ont beaucoup voyagé, j'aime que les musiques s'en aillent sur quelque chose qui n'est pas résolu .C'est lorsque tout n'est pas formulé que la musique m'intéresse, en tout cas c'est avec cette pensée là que j'aime jouer.
Le mixage est pour moi un élément de la composition; il m'est difficile d'envisager les deux séparément. Le placement et l'agencement des sons est un exercice qui me réjouit au plus haut point.
4. Quelles sont les musiques que tu écoutes en ce moment ?
L'album "Room 29" de Jarvis Cocker et Chilly Gonzales (avec le somptueux "A trick of the light")
L'album "Drama" de Rodrigo Amarante
"Musique pour le lever du jour" du pianiste Mélaine Dalibert
Des compilations de "spiritual jazz", ce jazz en apesanteur influencé par les musiques africaines et indiennes (Alice Coltrane, Sun ra...)
5. Quel est ton meilleur souvenir en matière de musique, cinéma, littérature ?
Un concert de Charlie Musselwhite au Duc des Lombards en 2017
Cria cuervos de Carlos Saura, un film sublime sur l'enfance et la mémoire magnifié par la cancion n°6 de Federico Mompou.
La littérature italienne, celle qui raconte l'énigme et la beauté du monde dans des formes courtes: Buzzati, Calvino, Moravia.