Interview : 5 questions à Melaine Dalibert
Melaine Dalibert vient de publier sur le label Flau son nouvel album Magic Square. L'occasion de faire plus ample connaissance avec ce talentueux pianiste rennais.
1. Qui es-tu Melaine Dalibert ?
Je m’appelle Melaine Dalibert, je suis un pianiste et compositeur français né en 1979. Je suis toujours un peu réticent à décrire la musique, tant sa visée est précisément d’aller au-delà du signifiant. Disons que la mienne tente d’aller à son but avec le minimum d’effet possible ; elle est volontiers instrumentale, acoustique, minimale, guidée tantôt de mon intuition, tantôt par des programmes génératifs de mon invention qui explorent une certaine objectivité du discours musical.
2. Quelles sont tes principales sources d’influences ?
Je cite plus facilement des plasticiens pour évoquer mon inspiration : j’ai été très marqué par des artistes comme Véra Molnar ou François Morellet, deux grands démystificateurs de l’art occidental, qui ont abordé leur pratique avec une rationalité mêlée de fantaisie, une sorte d’hybridation joyeuse entre la science et le champ artistique. En musique, les références sont trop nombreuses, et comme souvent les plus évidentes sont probablement celles qui nous sont inconscientes. Je pourrai faire un abécédaire avec tous les musiciens qui me nourrissent…mais je précise que j’ai une attirance profonde pour les musiques traditionnelles du monde (pas la world, hein !)
3. Comment composes-tu ta musique ?
Le plus souvent, je prends le temps de l’écriture pendant l’été, lorsque je vois l’horizon se dégager un peu devant moi. Certaines pièces viennent très vite à leur terme, d’autres mettent des mois à mûrir, surtout les compositions algorithmiques. Je les travaille au piano, c’est très important pour moi, que ce soit intelligent pour la main. Et j’écris toujours sur papier, même les algorithmes, sans faire usage de l’ordinateur.
4. Quelles sont les musiques que tu écoutes en ce moment ?
Je ne suis pas un grand consommateur de disques, car j’écoute de la musique toute la journée, que ce soit le répertoire que je travaille, ou celui de mes élèves au conservatoire. Mais je suis équipé bien sûr, et les disques que je mets le plus volontiers sur ma platine sont ceux qui me font quitter l’univers du piano, et de la musique écrite en général. Récemment j’ai écouté : L’effet rebond de Pierre-Yves Macé et Sylvain Chauveau, je me suis replongé dans les albums de Crosby, Stills & Nash que j’adore, la réédition de Blemish de David Sylvian…
5. Quel est ton meilleur souvenir en matière de musique, cinéma et littérature ?
Musique :
mon premier concert symphonique, à 7 ou 8 ans, avec la 7eme de Beethoven au programme…
Cinéma :
L’insoutenable légèreté de l’être de Philip Kaufman, parce qu’il réunit Daniel Day Lewis, Juliette Binoche, Milan Kundera et Leos Janacek
Littérature :
Doktor Faustus de Thomas Mann
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