Interview : 5 questions à Julien Demoulin
Le producteur de musique ambient installé à Bruxelles, Julien Demoulin, est de retour avec un album pour le label Healing Sound Propagandist. On lui a soumis nos 5 questions.
Pour ainsi dire vétéran de la scène ambient française - aussi réduite soit-elle - avec son projet Silencio ou en duo avec Christophe Bailleau sur Outshining Memories en 2013, Julien Demoulin revient sous son propre nom avec Dreams In Digital Dust, un album ambient sur le label Healing Sound Propagandist. Un court disque composé de 5 titres dans lequel le feu-boss du label Eglantine records (Immune, Bacanal Intruder, Teamforest…) laisse aller une fois encore son penchant pour les nappes éthérées et atmosphériques. Des musiques très contemplatives, aux sonorités presque abrasives sur Fever Dreamscape, aux nuances assez fines et peu perceptibles, et qui pourrait bien vous envoyer dans l’espace, à la découverte de planètes aux paysages désertiques et froids.
1. Qui es-tu Julien Demoulin ?
Bonne question. Je vis à Bruxelles depuis 2006, et j’essaie d’exprimer des choses avec du son et de la musique (ou inversement) depuis un peu plus longtemps que ça, de ça je suis à peu près sûr.
2. Quelles sont tes principales sources d’influences ?
Les instants suspendus, et la brève fenêtre d’extrême lucidité qui précède le réveil à proprement parler.
3. Comment composes-tu ta musique ?
Ca commence souvent par un “essai”. “Tiens, on va essayer quelque chose comme ça”. Un effet, un instrument virtuel, une manière d’écrire une suite d’accord, en utilisant de l’aléatoire, ou pas, ou juste un essai de traitement sonore d’un enregistrement précédent: quoi qu’il en soit, il s’agit de voir où ça mène, puis de voir ce que ça inspire, jusqu’à ce qu’une forme émerge, d’interroger ce que cette forme veut être, en quoi elle résonne en moi, et ainsi de suite. Ces recherches et découvertes successives, je les trouve passionnantes.
4. Quelles sont les musiques que tu écoutes en ce moment ?
Pour le meilleur ou pour le pire, force est de constater que j’écoute de moins en moins de musique (en dehors du fait qu’en produire, c’est déjà passer du “temps sonore”, dont j’ai d’autant moins besoin par ailleurs). En dehors de ça, j’aime la musique qui respire, et qui ne cherche pas à s’imposer (Jordan Christof, Harold Budd, Andrew Chalke…), ou certains artistes dont le style m’a immédiatement captivé, comme Jake Muir ou Byron Westbrook.
5. Quel est ton meilleur souvenir en matière de musique, cinéma, littérature ?
Impossible d’isoler un meilleur souvenir absolu, donc juste des moments qui ont compté: toutes les fois où j’ai pu voir The Necks, ou The Locust, en concert ; ces films relativement récents qui me redonnent foi dans le cinéma (Les Garçons Sauvages, Jesus Shows You The Way To The Highway, Le Roi De L’Evasion…) ; lire Proust, expérience unique.
Julien Demoulin - Dreams In Digital Dust
Healing Sound Propagandist - 10 septembre 2021