Flako - Natureboy
Pour son troisième album, Flako touche à la perfection avec des musiques cinématographiques, entre abstract hip-hop et electronica, inspirées par les éléments naturels.
N’y allons pas par quatre chemins, ce Natureboy est l’un des plus beaux albums de ce début d’année en matière de musiques électronique. Certes, les dernières productions de Rone et surtout de Superpoze sont déjà des références en la matière, mais cette nouvelle production signée Flako vient s’intercaler entre les deux avec des arguments encore différents.
Germano-chilien, fils de musicien, de son vrai nom Dario Rojo Guerra, Flako joue des beats et samples avec une grande habileté comme on aura pu s’en apercevoir sur ses précédents albums. Avec Natureboy, il affine encore un peu plus son style et touche à la perfection grâce à des constructions raffinées où il question d’abstract hip hop mais de bien plus encore.
Inspiré par les éléments naturels, nourri de divers styles (musique films, jazz, musiques du monde, soul…), Flako construit des musiques électroniques aussi tranquilles qu'ambitieuses, aux ambiances très diverses, avec tout de même une dominante de tonalités sombres ou froides, dégageant une certaine forme de mystère.
Malgré tout, Natureboy est loin d’être un album minimaliste, triste ou mélancolique. Les instruments, les samples et autres fields recordings étant toujours au service de constructions très riches, très denses dont le côté cinématographique ressort çà chaque instant, rappelant même par ses orchestrations amples et son côté soul, (sur Twelve O'Clock Shadow, par exemple) le travail d’un Isaac Hayes de l’époque de Black Moses.
Avec ce nouvel album, qui met plus que jamais en avant son travail d’arrangeur plutôt que celui de beatmaker, Flako vient de frapper un très grand coup en nous offrant ce qui constitue déjà l’un des moments forts de cette année musicale 2015.
[9/10]
Flako - Natureboy
Label Five Easy Pieces / Differ-ant
Sortie : 23 mars 2015
à écouter sur deezer et spotify