"First Cow" : le western naturaliste de Kelly Reichardt
Kelly Reichardt raconte le parcours de deux hommes dans les forêts de l’Oregon. Une histoire d’amitié, de vache et de beignets dans un film à l'os.
Le cinéma de Kelly Reichardt est un cinéma à l’os, débarrassé de de toute forme d’artifice, avec une dimension naturaliste évidente. C’est encore le cas dans First Cow, son dernier long-métrage, un western minimaliste, si l’on peut dire, qui met en scène deux hommes qui vont réussir à a amasser un joli magot en fabriquant des beignets et en les vendant aux pionniers du coin qui sont prêts à mettre le prix pour déguster ces pâtisseries au goût unique. Seul problème, le lait utilisé pour leur fabrication est volé chaque nuit dans la propriété d’un notable, seule homme des environs à posséder une vache.
À partir d’une trame scénaristique on ne peut plus minimaliste, la réalisatrice américaine construit un récit pas banal, où il ne se passe pas grand-chose. L’intérêt du film serait plutôt à aller chercher dans la dimension ethnologique du film, dans les personnages, les décors, les costumes, dans la manière extrêmement précises avec laquelle Kelly Reichardt construit un univers est très réaliste, où, comme dans le film Onada, on plonge tout doucement, scène après scènes, pour se retrouver nous-mêmes immergés dans cette époque plein de rudesse, celle des pionniers du XIXe siècle.
Petit à petit alors, on se prend d’affection pour ces deux personnages si dissemblables mais embarqués dans une même quête de réussite, faisant des rêves de commerce prospère du côté de la Californie.
First Cow est western contemplatif sont grands enjeux dramatiques, même si les choses s’accélèrent un peu dans la seconde partie du film, et duquel on ressort presque ému par son final mais aussi et surtout par cet étrange et saisissant voyage dans le passé de l’Amérique.
❤❤
First Cow - Film de Kelly Reichardt
2h02min - 20 octobre 2021