Critique du film "Steve Jobs" de Danny Boyle
Faux biopic, le Steve Jobs de Dany Boyle évoque, en trois actes, la figure emblématique d’Apple dans un film assez brillant.
Loin du biopic hollywoodien traditionnel, ce long métrage, librement inspiré d’une biographie du journaliste américain Walter Isaacson, et brillamment dialogué par Aaron Sorkin (The Social network) met en scène Steve Jobs dans un film aux allures théâtrales, découpé en trois actes assez identiques qui se déroulent quelques minutes avant les fameuses keynotes, ces cérémonies clinquantes présentant les nouveaux produits Apple dans d’immenses salles... ici en l’occurrence pour le lancement des ordinateurs Macintosh (1984), Next (1999) et iMac (1998).
A chaque fois, la scène se déroule dans les coulisses et présente Steve Jobs dans des discussions très longues et souvent très tendues avec ses proches (sa femme, sa fille, sa collaboratrice ou encore son ennemi intime, Steve Wozniak, avec qui il inventa le Mac dans son garage), révélant au fil des minutes la personnalité complexe (manipulateur, dominateur, cynique, mégalomane, antipathique…) de cet homme, pas forcément doué en informatique mais fin stratège, présenté un peu comme un chef d’orchestre dont il revendique d’ailleurs la stature à un moment dans le film.
Si cette nouvelle réalisation de Danny Boyle peut paraître répétitive, surtout si l’on ne maitrise pas les codes de l’informatique, elle reste néanmoins très agréable à regarder, avant tout pour les joutes verbales auxquelles se livrent tous ces personnages pas forcément très glamour, mais aussi pour le jeu très convaincant de Michael Fassbender et des acteurs qui l’entourent (Kate Winslet).
Une bonne surprise, donc, malgré une fin un peu facile et dont le ton ne colle pas trop avec le reste du film.
[7/10]
Steve Jobs
Film américain réalisé par Danny Boyle
Avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Jeff Daniels…
Genre : Biopic
Durée : 2h00
Date de sortie : 3 février 2016