Breaking Bad, saison 4 - la critique
Au fil des saisons, et en attendant le dénouement final de la saison 5, la série "Breaking Bad" a gravi les échelons de la reconnaissance et de la notoriété pour entrer tranquillement dans le top 5 des meilleures séries de tout les temps. Une récompense acquise grâce à une régularité sans faille de la part de scénaristes jamais à cours d’idée et qui ont su, après un démarrage en forme de coup de poing - personne n’a oublié cette scène d’ouverture hallucinante et aujourd’hui culte de l’épisode pilote montrant Walter White en slip kangourou dans le désert - , garder la tension et le suspense à son top tout en faisant évoluer les personnages de manière subtile, souvent inattendue et surtout de telle sorte que l'on nn s'en lasse jamais, contrairement à bon nombre de séries qui, au après 3 saisons, n’ont souvent plus rien à raconter.
A fin de chaque saison, c’est toujours le même qui revient pour le spectateur : Mais que va bien pouvoir trouver Vince Gilligan pour aller encore plus loin lors de la prochaine saison ? Et l’année suivante, on a la réponse, et à chaque fois on est bluffé, épaté par tant de maitrise scénaristique, d’intelligence et d’habileté dans la forme.
Avec la saison 3, on s’était régalé avec l’arrivée du génial Gus. On avait découvert ce personnage complexe, gérant d’un petit fast-food à Albuquerque, impeccable sur lui, irréprochable et respecté par ses concitoyens mais aussi maillon important dans le trafic de méthamphétamine (la fameuse meth bleue) au Nouveau Mexique, là ou réside tous les personnages de cette histoire.
Dans cette saison 4, Gus présente un facette encore différente de son personnage, se montrant plus dur sur l’homme et aussi très cruel s’il le faut. Walter s’est un peu rabiboché avec Sklyer, sa femme, qui en plus d’avoir pris quelques kilos décide de passer aux affaires en blanchissant l’argent de la drogue dans une station de lavage... celle où à débuté Walt dans la saison 1. Quand au beau-frère, le sympathique Hank, le voilà cloué au lit suite à une terrible fusillade survenue à la fin de la précédente saison. Du coup, plus mur, plus réfléchi, on le découvre nettement moins naïf que par le passé, à tel point que le voilà en train d’enquêter sur ce brave Gus. Walt, toujours reste égal à lui-même, vivant dans le mensonge du matin au soir. Quant à Jessie, il a bien du mal à assumer le meurtre du chimiste à la toute fin de la saison et tombe dans une sévère déprime. Mais avec Gus, il y a très peu de place pour les états d‘âme, et nos deux chimistes sous la coupe, de Gus sont passé à l’ère industrielle. Il faut produire, produire et produire encore…
Si, au départ, l’humour côtoyait aisément le drame, aujourd’hui la noirceur a tout envahi dans Breaking Bad, et c’est désormais une série bien sombre qui s’offre à nos yeux, avec toujours cette mise en scène ultra brillante, avec ces plans lumineux, qui prennent leur temps, mettant si bien en valeur les paysages et les couleurs du ciel du Nouveau-Mexique. Mais le cœur de cette saison réside dans cette immense blanchisserie aux murs jaunes reconvertie en usine à fabriquer de la meth. Avec ses décors aux allures kafkaïennes, la blanchisserie devient alors le lieu de toutes les tensions, montrant nos deux héros surveillés en permanence par des caméras de surveillance.
Avec cette avant-dernière saison, Breaking Bad a encore franchi un cap, affichant une maitrise encore plus impressionnante dans la manière de distiller le suspense et d’amener l’action, de gérer la tension, de relancer les intrigues, d’affiner la psychologie des personnages.
Reste à finir tout ça en beauté avec une cinquième et dernière saison qui ne pourra être que renversante et géniale… manière de conclure en beauté une série qui marquera à coup sur l’histoire du genre.
[9/10]
Breaking Bad - saison 4
13 épisodes de 42'
Série créée par Vince Gilligan en 2008
Avec Aaron Paul, Anna Gunn, Bryan Cranston...
Diffusion originale aux Etats-Unis sur AMC entre le 17 juillet 2011 et le 9 octobre 2011