"Anora", de Sean Baker : Une Palme d'or décevante

Au vu de mes attentes pour cette Palme d'or 2024 et un réalisateur dont j'ai beaucoup aimé les précédents films, Anora est une déception, sans être pour autant un mauvais film.

anora "Anora", de Sean Baker : Une Palme d'or décevante

On attend toujours beaucoup d’une Palme d’or, d’autant plus quand les précédents films du réalisateur couronné vous ont enchanté. Même si Anora partage quelques points communs avec les précédents film de Sean Baker (The Florida Project et Red Rocket), il s’en démarqua aussi par des choix de mise en scène et de rythme assez différents.

Déjà, Anora est très long dans sa mise en place mais aussi dans son dénouement. Le film démarre véritablement dans la maison luxueuse ou se retrouve Ani, le personnage principal, venue s’installer chez son jeune client, Vanya, fils d’oligarque russe, pourri gâté, et qui va devenir son mari le temps d’un aller et retour à Las Vegas.
Et ce qui s’annonçait comme un conte ce fée va se transformer en cauchemar pour la jeune escort-girl au moment où des hommes de mains des parents débarquent dans la villa pour convaincre leu jeune coupe de faire annuler leur mariage.

On retrouvera alors des références au cinéma new yorkais des années 70, John Cassavetes d’abord, pour le ton, le rythme, la manière de filmer (avec aussi un touche frères Coen / Tarantino / Scorsese), dans une mise en scène ultra nerveuse, avec des dialogues en cascade (où l’on s’insulte joyeusement) pour raconter une course contre-la-montre, quasi en temps réel, engagée dans les rues de Brooklyn notamment, afin de retrouver le jeune mari, avant que les parents ne débarquent.

Tous les ingrédients étaient réunis pour faire un film réussi mais, malgré l’énergie déployée, malgré le jeu de certains acteurs (Mikey Madison en premier lieu, mais aussi Karren Karagulian et Yuriy Borisov, vu dans Compartiment n° 6), et quelques beaux moments dans la partie de cache-cache urbaine, la sauce ne prend pas totalement. Le cinéaste ne parvenant jamais à aller au delà de la caricature, à donner une vraie profondeur à son histoire et à ses personnages. Dommage.

❤❤

Durée : 2h 19 min
Date de sortie en salles : 30 octobre 2024

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