3 questions à Philippe Barbot
Le journaliste Philippe Barbot vient de publier Backstage, une chouette une livre de souvenirs consacré à quelques figures marquantes du rock et de la chanson (Clapton, Dutronc, Bob Dylan, Gainsbourg, Higelin, Bashung…) qu’il a rencontrées, interviewé au cours de ses 40 années de carrière.
Vu le nombre de groupes et d’artistes que vous avez rencontrés tout au long de votre carrière, sur quels critères s’est faite la sélection pour le livre ?
J'ai sélectionné les rencontres les plus marquantes, voire les plus émouvantes, celles aussi à propos desquelles il y avait de la matière à récit. Je ne voulais pas réaliser une compilation de mes vieux articles mais bien proposer des petites histoires, sur le mode du vécu, raconter ce qui ne figure que rarement dans les interviews, l'envers du décor, les circonstances, les péripéties, avant, pendant et éventuellement après. J'avais l'ambition d'écrire un bouquin qui soit lisible par tous, pas forcément par les aficionados du rock ou les esthètes de la chanson.
Y'a t-il des chanteurs, musiciens avec lesquels vous êtes resté ami au fil des années ?
Quand on est journaliste, mieux vaut éviter de trop copiner avec les artistes. Ensuite, ils peuvent vous reprocher d'avoir négligé ou même émis des réserves sur tel ou tel aspect de leur carrière, leur nouvel album, etc. Mieux vaut rester professionnel. Je crois que c'est Olivier Todd, grand intervieweur de célébrités mondiales, qui disait que pour faire le portrait de quelqu'un, il faut être à la fois très proche et très loin de lui. Cela dit, j'ai évidemment quelques fortes affinités avec certains artistes. C'était le cas avec Bashung, c'est aujourd'hui toujours vrai pour des gens comme Robert Wyatt, Higelin, Sheller, Murat ou Voulzy, que j'admire beaucoup. Sans prétendre être leur ami.
Sur votre blog (c’est ma tournée), vous faites rarement référence à des groupes actuels, c’est la ligne éditoriale du blog qui veut ça ou c’est parce que la scène pop/rock/chanson actuelle ne vous intéresse pas plus que ça ?
J'ai voulu raconter les rencontres que j'ai pu faire avec ceux que je considère comme des légendes, ceux qui m'ont bercé, enthousiasmé, qui m'ont donné envie de faire ce métier, parfois rien que pour les croiser et leur serrer la main. Vu mon âge vénérable, ce sont surtout, c'est vrai, des artistes des années 70-80. Ce qui ne m'empêche pas de continuer aujourd'hui mon travail de journaliste avec des gens plus jeunes, disons plus contemporains. Peut-être dans un volume 2 de Backstage....
février 2015