10 albums majeurs pour la première partie de 2019
Hop blog revient une a deux fois par an pour vous proposer ses playlists ou sélections de saison et bien sûr ses tops de fin d’année.
A heure où se termine la première moitié de l’année 2019 (de janvier à août), on fait un retour sur 10 albums majeurs sortis durant cette période.
Kishi Bashi – Omoiyari
Un temps membre du groupe Of Montrel, Kishi Bashi office depuis quelques années en solo, sortant des albums à chaque fois remarquables à l’image de ce brillant Omoiyari. Très attentif aux bouleversements sociaux et politiques de son pays et du Monde en général, le musicien d’origine japonaise présente des textes engagés, dénonçant des injustices de plus de plus grandes depuis 2016. Un discours assez sombre donc et qui contraste bien avec la luminosité et la légèreté de ses chansons à la fois Country pop folk. Un album plein de mélodies légères et bucoliques qui renvoient aux années 60 et 70 avec notamment ces arpèges de guitare en introduction de Penny Rabbit and Summer Bear qui rappelleront le tout aussi bouleversant Everybody's Talkin' de Harry Nilsson.
TH da Freak - Freakenstein
Précédé d’un album The Hood déjà prometteur et d’une belle collection d’inédits (T-sides) laissant très largement entrevoir les goûts et les aspirations de ce groupe, Freakenstein, le nouvel album de TH da Freak qui parait chez Howlin Banana records enfonce le clou et confirme les aspirations 90’s de ces Bordelais bien décidés à rappeler à notre mémoire ce son Rock lo-fi slacker si caractéristique. Mais loin d’être une resucée de Nirvana, Sebadoh et autre Dinosaur Jr, TH da Freak ajoute ici et là des touches et des gimmicks 60’s 70 débouchant par moment sur des pièces Garage Indie rock assez délicieuses.
Aukai – Reminiscence
Aukai propose une dizaine de titres, véritables paysages sonores dignes d’une BO de western oud e polar. Accompagné par la violoncelliste Anne Müller, le musicien allemand délivre 10 titres qui comme pour Branches Of sun ont été composés dans le Colorado, au cœur de la nature. Arrangé autour d’instruments divers (piano, guitare, vibraphone, Mellotron, harpe…), ce disque relativement court mais d’une grande pureté devrait vous régaler surtout si vous avez aimé les BO de Warren Ellis et Nick Cave (L’assassinat de Jesse James…, Wind River…).
Steve Gunn – The Unseen in Between
Dans un registre plus intimiste qu’à l’accoutumée, Steve Gunn évoque pour la première fois des histoires personnelles dans des chansons émouvantes et dans lesquelles sa qualité d’écriture, sa science de l’improvisation et son timbre de voix font encore des merveilles. Accompagné sur certains titres de la délicieuse Meg Baird, le musicien poursuit brillamment son chemin avec cet album qui a été enregistré à New York, là où réside désormais l’artiste. Un disque très cinématographique, ambitieux et foisonnant, où les guitares trônent toujours aussi fièrement mais où la voix et la section rythmique trouvent aussi leur place au milieu d’arrangements encore une fois parfaits. Du grand art !
Vampire Weekend – Father of the Bride
Désormais projet du seul Ezra Koenig après le départ de Rostam Batmanglij, Vampire Weekend propose ici une Pop légère et mélodieuse qui se décline avec des tas de nuances sur des titres (Harmony Hall, This Life, Rich Man...) qui rappelleront par moment les albums aux influences africaines d’un Paul Simon dont la voix se rapproche toujours autant de celle de Ezra Koenig. Arrangé autour de cordes, chœurs, cuivres et claviers, Father of the Bride, 4e album de Vampire Weekend, se révélera au final être un véritable enchantement tant pour l’âme que pour l’oreille avec ses chansons à la fois sophistiquées, gracieuses et très directes. Inusable !
Tyler, The Creator – IGOR
IGOR, album concept autour d’une histoire d’amour qui finit mal, met en avant un travail de compositeur, d’arrangeur capable sur chaque titre d’associer des beats variés à des samples gourmands tendance West Coast 70’s, sur de mélodies pop irrésistibles qui auront vite fait de trouver leur place dans un coin de votre tête pour un bon moment. Bien entouré (Solange, Pharell Williams, Kali Uchis, Kanye West, Santigold, King Krule, Lil Uzi-Vert…) Tyler Okonma livre un disque à la fois mainstream, et très ambitieux et tout ça sans autotune ! Ne chercher pas le disque de rap de 2019, vous l’avez devant vous.
Aldous Harding – Designer
Découverte à 25 ans avec un album éponyme rempli de chansons bouleversantes, la néo-zélandaise Aldous Harding s’impose plus que jamais sur la scène indie-folk internationale avec Designer, un 3e album irrésistiblement beau.On a vanté et on continuera donc de vanter la qualité de ses chansons simples au demeurant, jouées avec guitare-piano-voix, mais qui dégagent une douceur et intimité incroyable. Produit comme le précédent sous la houlette de John Parish, et arrangé autour de cordes discrètes, Designer sera l’album parfait pour écouter au moment de la sieste.
Balthazar - Fever
Balthazar signe un petit bijou de Pop luxuriante à la fois Funk et romantique, réussissant ce que peu de groupes arrivent à faire aujourd’hui : une musique facile à écouter mais d’une exigence artistique folle. A l’image des grands disques de pop orchestrale des années 60 et 70, Balthazar s’offre ici une production XXL avec des arrangements splendides pour mettre en avant des mélodies et des refrains à tomber par terre, avec comme souvent chez eux cette mise en avant judicieuse de la basse de Simon Casier, donnant à l’album toute son originalité et un groove incroyable. Un must en matière de pop pour 2019 !
O - Olivier Marguerit – À TERRE !
Avec À TERRE !, Olivier Marguerit nous conte le désespoir amoureux et les états d’âmes très explicites d’un garçon au fond du trou, sur des musiques Pop parfaites dont la richesse et l’inventivité évoque par moment les géniaux Aquaserge. Des mélodies sublimes, des textes bouleversants, des arrangements soignés et des chœurs fragiles en compagnie de Mina Tindle et Halo Maud… il ne manque vraiment rien à ce brillant album de Pop Made In France dont les influences peuvent aller de Michel Legrand à François and the Atlas Mountains (A Terre, Les pédales) en passant par Arnaud Fleurent-Didier (en chute libre) ou même Air (Soleil Charbon). Un sommet de French Pop pour 2019 !
Weyes Blood – Titanic Rising
Quelque part entre Barbara Streisand, Joni Mitchell et les Carpenters, Natalie Mering aka Weyes Blood construit un univers fait d’ambiances mélancoliques et de musiques délicieusement surannées avec des chansons portées par une voix toujours aussi pure et assurée. Et tout de suite viennent à l’esprit des images de plateaux télé des années 70 avec boules à facettes, robes palettées et fil de micro qui serpente sur un sol blanc nacré. Titanic Rising est un pur album rétro-nostalgique très immédiat, très beau, très doux dans lequel on plonge sans difficulté. Sans aucun doute un des albums les plus émouvants de cette année 2019.